Enfant prodige, Lorin Maazel fait ses débuts comme chef d’orchestre à l’âge tendre de huit ans avant de connaître une magistrale carrière en Europe et aux États-Unis auprès des plus grands ensembles et compagnies d’opéra. Né en France en 1930, il passe son enfance à Los Angeles. À partir des années 50, il travaille de plus en plus en Europe, devenant en 1960 le premier Américain, le premier juif et le plus jeune chef à être invité à Bayreuth, en Allemagne, où il dirige Lohengrin. Il y retourne en 1968-1969 pour jouer le cycle complet de L’anneau du Nibelung. Sa mémoire photographique lui permet de conduire les orchestres sans s’appuyer sur aucune partition, mais il bat la mesure avec une rigueur d’acier qui garantit à ses prestations une précision irréprochable. Parmi sa discographie de quelque 300 albums, il faut souligner ceux consacrés aux symphonies de Mahler (cycle complet enregistré deux fois), Bruckner, Schubert et Jean Sibelius. Son intérêt pour les œuvres américaines est notable, avec des choix audacieux tels que le Requiem d’Andrew Lloyd Webber et la pièce On the Transmigration of Souls de John Adams, composée en hommage aux victimes des attentats du 11 Septembre et jouée dès l’arrivée de Maazel aux commandes du Philharmonique de New York. Violoniste accompli, il enregistre des concertos pour violon de Mozart avec l’English Chamber Orchestra. Quant à son opéra 1984, il est produit à Londres en 2005 sous la direction artistique de Robert Lepage. Marquée par des enregistrements qui font date, surtout dans le répertoire romantique, son activité s’étend sur plus de 75 ans. Lorin Maazel meurt en 2014, deux ans après avoir été nommé à la tête de l’Orchestre philharmonique de Munich.