JESS

JESS

Après la longue tournée ayant suivi la sortie de son deuxième album, Always in Between, conclue en 2019, et l’obligatoire pause imposée par la pandémie, Jess Glynne avait très hâte de recommencer à créer. « Je me demandais si j’étais encore capable d’écrire ou de chanter. Je n’étais même plus sûre de qui j’étais », a confié l’autrice-compositrice-interprète à Apple Music. Elle a commencé la création de JESS en août 2020 et, histoire d’y aller graduellement, elle a fait équipe avec « l’humain avec qui [elle se] sen[t] le plus en sécurité », le producteur Knox Brown, qui est derrière une bonne partie de son premier projet, I Cry When I Laugh. Elle a aussi invité sa fidèle partenaire d’écriture, Janée "Jin Jin" Bennett, à participer à leurs séances de travail. « Au début, on essayait un paquet de trucs différents pour voir où ça irait », se souvient Glynne. « Mais quand j’ai écrit la pièce “Enough”, je savais qu’elle irait sur l’album parce qu’elle représente une version de moi que j’aime. » Bien que l’artiste ait mis sa voix chaleureuse et légèrement éraillée à l’avant-plan sur ses albums précédents, elle était surtout connue pour ses hits dance pop léchés comme « Hold My Hand », « Don’t Be So Hard on Yourself » et, à titre de chanteuse invitée, « Rather Be » de Clean Bandit. Voilà que pour ce nouveau projet, Glynne a constaté que ses sonorités avaient évolué d’une façon toute naturelle. Au fil d’innombrables séances de travail avec des producteurs de renom comme Greg Kurstin (Adele, Foo Fighters), Malay (Lorde, Frank Ocean) et Jim-E Stack (Dominic Fike, Bon Iver), Glynne a fait feu de tout bois, écrivant des « bops » pleins de soul autant que des pièces rock à saveur country et, bien entendu, des morceaux plus entraînants avec un soupçon de disco ou de drum & bass. À terme, elle a toutefois réalisé qu’elle avait besoin d’une nouvelle équipe pour donner vie à sa vision musicale et, en janvier 2022, Glynne a quitté Atlantic Records, sa maison de disques depuis 2013, pour signer un contrat avec EMI. Elle a également mis fin à sa relation avec ses gérants de longue date pour se joindre à l’écurie Roc Nation de JAY-Z. « Quand t’as des hits avec un certain type de chansons, tout ce que l’industrie veut, c’est que tu refasses toujours la même chose. Sauf que tout le monde change », a poursuivi Glynne. « Je ne suis plus celle que j’étais il y a dix ans. Ce que j’ai envie de chanter et d’écouter a changé aussi. » Le résultat de toute cette transformation est son album le plus riche et révélateur à ce jour. L’artiste nous en offre un guide pièce par pièce plein de candeur. Intro « Knox m’a envoyé un beat très tard, un soir, et Jin Jin, avec qui j’écris très souvent, m’a suggéré ceci : “Fais juste chanter ce qui te passe par la tête.” La piste de voix que vous entendez est exactement ce que j’ai chanté la première fois. On a rien changé du tout! J’aime le message parce qu’il donne le ton de l’album : je suis moi-même, sans honte et sans regret, et c’est à prendre ou à laisser. J’aimerais que les gens l’écoutent avec l’esprit ouvert. » Silly Me « Celle-là, je l’ai écrite tard le soir avec Knox et [le producteur] P2J. On jasait de nos vies, de jobines qu’on a eues et d’erreurs qu’on a faites. Et on a fini par arriver au même point : “Si j’avais pas fait ça à ce moment-là, je serais pas ici aujourd’hui.” Je trouve que c’est important que cette chanson arrive tôt dans l’album, parce que ce genre de réflexion a compté pour beaucoup dans mon cheminement. Dans le fond, ce que je dis, c’est que j’ai accepté ce côté-là de moi et que ça m’a permis d’avancer. » Easy « J’ai ajouté cette chanson à la fin. Je pensais pas qu’il manquait quelque chose, mais quand on a fait “Easy”, c’était évident que c’était la dernière pièce du casse-tête. J’aime beaucoup son message : c’est pas donné à tout le monde d’avoir une personne dans sa vie qui rend tout plus facile, et je suis super chanceuse de l’avoir trouvée. Ç’a été des vraies montagnes russes et c’est pour ça que je suis si reconnaissante d’être arrivée à ce point de ma vie où j’ai un réseau de soutien absolument incroyable. » Say No « Celle-là, je l’ai faite avec Malay, le producteur de channel ORANGE de Frank Ocean, un de mes albums préférés. J’étais très nerveuse à l’idée de travailler avec lui, mais ç’a cliqué dès le premier instant. “Say No” a été écrite avec le feu sacré, le vrai de vrai. Ça parle des changements que j’ai décidé d’apporter dans ma carrière récemment afin de pouvoir arriver là où je voulais, ici, maintenant. Ça parle aussi du pouvoir qu’on gagne en disant “non”, parce que pendant une bonne partie de ma carrière, j’avais l’impression que mes refus finissaient toujours en compromis. » Enough « Avant d’écrire “Enough”, j’étais pas mal en train de régurgiter ce que j’avais fait avant. Je faisais plein de morceaux dance entraînants, mais quand je les écoutais, je me disais que ça sonnait pas comme moi. Quand j’ai pondu “Enough”, tout s’est mis en place. J’ai compris que j’avais été super vulnérable et vraie dans cette chanson, et que j’avais besoin de ça. Ç’a donné la direction à tout le reste du processus : essaie pas d’être autre chose que celle que tu es vraiment. » Friend Of Mine « J’ai fait cette pièce avec [le DJ et producteur] Sub Focus à la fin de l’été dernier. C’était une toute nouvelle façon de travailler pour moi parce que j’avais jamais fait de drum & bass avant. C’est une chanson qui parle de pardonner aux autres, mais aussi d’accepter qu’on est pas sans défauts. L’amitié, ça repose pas seulement sur l’indulgence de l’autre; des fois, tout ce que ça prend, c’est le courage d’entamer une conversation difficile. » Lying « J’étais super excitée à l’idée d’écrire avec [le producteur] DaHeala – il a travaillé avec The Weeknd –, et j’ai demandé à Jin Jin de se joindre à nous. On avait une tonne d’idées, mais rien qui aboutissait, donc j’ai juste dit que j’allais prendre l’air. Jin Jin et moi, on s’est même demandé si ça serait pas mieux d’arrêter ça là pour la journée. Quand on est retournées dans le studio, un musicien qui s’appelle Charlie [Coffeen] jouait du piano et on s’est dit : “Allez, on chante sur ce qu’il joue.” Je te niaise pas, “Lying” était terminée au bout d’une demi-heure! On l’a finie avec un autre producteur, Emile Haynie, et quelques choristes avec qui j’ai travaillé souvent au fil des années. J’adore comment elle sonne et l’émotion qu’elle transmet. C’est un de ces moments du genre : “Regarde-toi dans le miroir et sois vraiment honnête.” » Save Your Tears « C’est une pièce que j’ai eu énormément de fun à créer à partir de zéro avec [le producteur] Jim-E Stack. On a vraiment accordé beaucoup d’importance à la structure des accords et des mélodies de chaque section. Quand est venu le temps d’écrire le refrain, j’avais envie d’un moment d’euphorie avec des guitares électriques. On a appelé Jin Jin sur FaceTime et elle nous a pondu quelques paroles et des mélodies de plus; elle a même changé ma façon de chanter le hook. Cette chanson-là, on l’a tellement travaillée que j’ai plus été capable de l’écouter pendant un moment. Mais quand je l’ai réécoutée plus tard, c’était comme une belle surprise; elle a vraiment une belle “vibe”. » What Do You Do? « Une fois, en studio avec [le producteur] Chrome Sparks, j’ai eu envie de faire un morceau house. Il s’amusait avec toutes sortes de sons et, en même temps, on avait une conversation vraiment intense à propos de nos ex. On jasait du fait que, des fois, on peut être tellement en amour avec quelqu’un, et pourtant, on dirait que c’est jamais assez. Mais quand ça arrive, comment on sait que le temps est venu de tourner la page? Bref, ça parle d’être dans une relation toxique qui finit par te faire beaucoup de tort parce que tu deviens codépendant‧e. En fin de compte, cette chanson a été très libératrice à écrire parce que je pense que, des fois, on refuse de faire face à ce genre de situation. » Say It Isn’t True « J’ai écrit cette chanson avec [le producteur] Greg Kurstin et [l’autrice-compositrice-interprète] Mozella. Elle a un p’tit côté country et une énergie pas loin de celle de Fleetwood Mac. J’aime les percussions, mais le plus drôle, c’est qu’après l’enregistrement, j’ai demandé à Greg : “Tu penses pas que le drum est un peu trop rock? Peut-être qu’on devrait l’adoucir un peu?” Il m’a répondu : “Jess, je pense que la beauté de ce morceau, c’est qu’il est classique.” Je suis super contente qu’il ait tenu son bout, parce que maintenant j’adore comment ça sonne. » Chair « C’est une de mes chansons préférées à cause de sa vulnérabilité renversante. Je traversais une séparation assez difficile et je venais en plus de perdre une personne dont j’étais très proche. Je savais pas trop comment gérer mes émotions, alors quand je suis arrivée à la séance de travail, j’ai commencé à chanter et cette chanson est juste… sortie! Je l’ai intitulée “Chair” parce que c’est ce que je vois quand je l’entends : une chaise vide qui symbolise une immense perte. » Do You Know About Love? « En voilà une autre qui a été libératrice pour moi. J’adore la production de Malay et l’ambiguïté du message. Ça parle de se permettre de tomber en amour, que ce soit une bonne idée ou pas, parce qu’on a besoin d’en savoir plus sur l’autre. C’est une des choses que je préfère de l’amour : on rencontre quelqu’un et, les deux, on a un peu peur, mais on le sait et on l’admet. On se dit : “J’ai envie de tenter ma chance avec toi; après tout, c’est quoi le pire qui peut arriver?” » We Had Something « Ce morceau est super disco. On hésitait à l’inclure sur l’album et on changeait tout le temps d’idée… Je l’ai écrit au tout début, mais j’arrivais pas à comprendre comment il me faisait sentir. C’est pour ça que c’est important de t’entourer de gens qui sont là pour te rappeler la portée des chansons. Je suis super contente qu’on l’ait gardé parce qu’il est tellement jubilatoire et qu’il me rappelle le point de départ de tout ce processus. » Love Me « Voilà un enregistrement sexy et plein d’assurance! Je l’ai fait avec Chrome Sparks. Ce cheminement dans lequel je me suis engagée ces dernières années a pour but de me libérer en tant que femme, de me permettre de me tenir debout, pleine de confiance en moi, tout en étant authentiquement moi-même. Pendant longtemps, si je montrais ce côté-là de moi, on me le reprochait. On me disait : “C’est pas ça que les gens veulent de toi, sois gentille.” Cette chanson me rappelle qu’être sexy et pleine de confiance est seulement un des aspects de la féminité et que c’est important d’accepter toutes les facettes de sa personnalité. » Promise Me « Je voulais finir l’album avec un baiser et cette chanson était parfaite pour ça. En gros, ça dit : “Tant que tu m’aimes, tout ira bien entre nous.” “Promise Me” a été un tournant pour moi dès que Jay Brown [le vice-président de Roc Nation] l’a entendue. Il m’a invitée à une réunion où je me suis rendue en me sentant super anxieuse et pas à la hauteur, mais il était convaincu que j’avais ce qu’il fallait et ça m’a rassurée. Je n’oublierai jamais quand il m’a dit : “Il y a toujours moyen d’aller de l’avant! Tu peux faire ce que tu veux.” On a commencé à travailler ensemble peu après. C’est pour ça que cette chanson représente vraiment un nouveau départ pour moi. »

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