Melanie C

Melanie C

« J’arrive pas vraiment à en parler sans être super émue », confie Melanie C à Apple Music à propos de son nouvel album, le huitième, intitulé tout simplement Melanie C. « On a beaucoup parlé de mes problèmes [ses troubles alimentaires et dépressifs], mais sur cet album je m’accepte telle que je suis. » Pour en arriver là, il a fallu un retour aux sources et accompagner ses anciennes collègues lors d’une tournée des stades à guichets fermés en septembre 2019. « Comme beaucoup de gens, j’ai longtemps eu du mal à me sentir bien dans ma vie. Mais quand j’étais sur scène avec les Spice Girls, j’ai réalisé à quel point on avait influencé toute une génération, et ça m’a sidérée. J’ai senti que j’en étais arrivée à un point où il fallait que je reconnaisse que j’avais participé à quelque chose de vraiment incroyable. » Après des expérimentations du côté du rock et de l’electro, « Sporty Spice » a choisi de retourner à la pop de ses débuts. « Je savais que j’avais envie de danser, mais c’est pas facile d’écrire des titres uptempo avec des paroles assez sérieuses », renchérit-elle. « Alors j’ai écouté beaucoup d’artistes comme Robyn et Mark Ronson, qui sont des experts de la disco triste. » C’est donc sans surprise que la pop tout en légèreté du single « In and Out of Love » contrebalance ses réflexions sur les relations toxiques (« Overload ») ou les crises d’angoisse (« Nowhere to Run », un titre que ne renierait sans doute pas Billie Eilish). On doit en grande partie cette évolution à des collaborations avec une équipe de nouveaux coauteurs allant de Jonny Lattimer (Ellie Goulding, Rag’n’Bone Man) à Future Cut (Little Mix, Lily Allen) en passant par Tom Neville (Dua Lipa, Calvin Harris), Nadia Rose et Shura. « J’ai vraiment adoré retourner en studio avec tous ces jeunes talents qui avaient des références différentes des miennes », raconte Melanie. « Ils m’ont encouragée à plus expérimenter, et ça m’a apporté une nouvelle énergie. C’est un nouveau chapitre pour moi. » Melanie explore avec nous ce nouvel album, morceau après morceau. Who I Am « C’est une chanson que j’ai écrite avec Biff Stannard, un partenaire d’écriture depuis l’époque des Spice Girls, et Bryn Christopher, avec qui je travaillais pour la première fois. Donc c’était super d’être suffisamment en confiance pour me montrer vulnérable avec une personne qui connaît mon passé, tout en travaillant aussi avec quelqu’un qui apportait un nouveau souffle. Le titre parle du fait que j’ai longtemps fait profil bas, et que maintenant que je m’exprime, ça dérange les gens qui ont l’habitude que je sois toujours OK avec tout. Il est temps pour moi d’assumer toutes les choses qui me faisaient honte ou qui me gênaient avant, et d’être fière d’avoir réussi à les surmonter. Tout cet album, c’est une énorme thérapie. » Blame It on Me « On était avec Niamh Murphy, un des coauteurs, à critiquer et à se plaindre des amis qui nous avaient laissé tomber, et ça nous a donné l’idée des paroles. Ça parle du fait d’avoir quelqu’un sur qui on compte vraiment, et puis un jour il se passe un truc qui te chamboule, et tu te dis “Ah ouais, c’était donc ça la dynamique de cette amitié, j’avais pas réalisé.” Je cherche pas le conflit, je prends rarement mes distances avec les gens, alors c’était vraiment cathartique de pouvoir exprimer ces sentiments dans une chanson. Ça fait partie des titres où j’ai chanté un peu différemment – sur une tonalité plus basse, et avec plus d’agressivité que d’habitude. » Good Enough « J’ai écrit ça avec Future Cut et Shura, une artiste que j’adore. Elle aussi, c’est une fille du nord de l’Angleterre avec des influences musicales très proches des miennes. C’est la première fois qu’on travaillait ensemble tous les trois, alors ça avait un peu le côté étrange d’un premier rendez-vous. J’étais encore en train de rager et de me plaindre – c’est un truc que je fais beaucoup en studio – à propos de quelqu’un qui me déconcentrait, qui trouvait des défauts à tout, qui cherchait la petite bête et pour qui rien n’était jamais assez bien. Ça me stresse un peu d’essayer des trucs “de jeunes”, parce que j’ai pas envie de faire semblant d’être ce que je ne suis pas. Mais en travaillant avec des artistes plus jeunes, j’ai pu apprendre à sortir de ma zone de confort. » Escape « C’était un de ces jours où on se sent complètement submergé et où on sait plus trop ce qu’on veut. Je suis allée en studio avec l’impression d’être un hamster dans sa roue, à essayer de courir comme une dingue vers un objectif à atteindre. Et si c’était stupide ? Et si on faisait quelque chose de complètement différent ? C’est de là que m’est venue l’idée d’“Escape”. C’est assez étrange parce qu’on l’a d’abord écrite, et puis le COVID est arrivé, et nous a permis à tous de faire une pause ou au moins de ralentir. Maintenant que je reviens au travail, je me retrouve à nouveau là-dedans. » Overload « Dans mon travail, j’aime bien faire des références à mes autres chansons – aux titres ou aux paroles. Dans “Overload”, c’est le passage “I don't want to be your acceptable version of me [Je veux pas me conformer à ce que tu juges être acceptable]” qui fait un clin d’œil à mon album précédent, Version of Me. Le sujet, c’est d’être sous pression, avec les gens autour qui te rendent dingue. Les gens qui me rendent folle, c’est vraiment un thème récurrent sur l’album (ironiquement, j’étais en train de l’écrire au moment des répétitions pour la tournée Spice Girls !). On a écrit ça pendant nos premières sessions avec Jonny Lattimer. J’ai adoré son travail pour Ellie Goulding, donc c’était génial de pouvoir être en studio avec lui. Sur cet album, j’avais une autre méthode de travail, avec plus de monde, alors c’était bien de revenir à quelque chose de plus intime. » Fearless (feat. Nadia Rose) « J’ai découvert Nadia Rose grâce à une interview dans le documentaire All Woman et je suis un peu tombée amoureuse de sa personnalité. Ensuite, j’ai regardé son clip “Skwod”, et je me suis dit qu’elle avait vraiment un super humour caustique, en plus de rapper vraiment bien. À peu près deux semaines plus tard, j’étais en train de faire un set pour l’after de la Fashion Week, et il y a quelqu’un qui est venu me voir en courant – c’était elle. Pour moi, c’était le signe qu’on devait travailler ensemble, et elle aussi était super emballée. On a booké une session avec Paul O’Duffy et on a pris la voiture pour aller le voir ensemble chez lui dans l’Hertfordshire, en passant le trajet à discuter. On parlait du fait d’être une femme dans la musique, ce qui t’oblige, si tu veux réaliser tes rêves, à faire des trucs terrifiants – comme aller sur scène devant des milliers de gens ou se pointer chez un étranger pour une session. C’est de là que m’est venue l’idée d’encourager les gens à ne pas avoir peur et à se battre pour atteindre leurs rêves, comme on l’a fait toutes les deux. J’adore ce son riche et imposant. » Here I Am « C’est vraiment une chanson très importante pour moi. J’étais en studio avec Tom Neville et Poppy Bascombe pour réenregistrer une piste vocale, et quand on a terminé on s’est dit : “Est-ce qu’on tente d’enregistrer une autre chanson ?” J’avais fait un cauchemar la nuit précédente où je luttais dans l’eau. J’arrivais à voir mon copain, mais il était dans l’obscurité et j’arrivais pas à savoir s’il pouvait me voir ou s’il savait que j’avais besoin d’aide. J’essaie toujours d’interpréter mes rêves et là je me suis dit que c’était un bon point de départ pour une chanson. Pour moi, ça voulait dire que souvent, même si on pense qu’on ne peut pas sortir la tête hors de l’eau, arrive un moment où il faut savoir s’aider soi-même. » Nowhere to Run « C’était une période où j’écoutais beaucoup Billie Eilish, j’étais fasciné par elle, et c’est ce qui m’a donné l’idée de faire des productions plus sombres. Je l’ai écrite avec Biff, qui adore aussi faire des chansons qui paraissent super joyeuses et dansantes et puis qui deviennent super sombres. Il y a quelque chose que j’avais jamais exploré du point de vue de l’écriture, mais que je me sentais à l’aise d’aborder avec Biff, c’est la question des crises d’angoisse. Ça m’était pas arrivé depuis des mois, et puis je suis allée au resto et j’en ai eu une, et c’était la première fois que ça m’arrivait en public. Mais dès que ça a commencé à aller mieux, je me suis dit “C’est génial, ça m’a donné une super idée pour le deuxième couplet.” Bizarrement, dans les paroles qu’on avait déjà écrites, il y avait : “I see exit signs, but there's no way out [Je vois les issues de secours mais je ne peux pas sortir]”. Et pendant ma crise d’angoisse, j’arrivais à voir la sortie, mais il aurait fallu que je traverse le restaurant pour m’en aller. Il n’y avait vraiment pas d’issue. C’était comme si la vie avait imité l’art. » In and Out of Love « J’avais envie de faire un truc super fun et bien disco. Ça parle d’être en mode conquête, c’est basé sur l’époque où j’avais aucune responsabilité et où je pouvais sortir un soir et avoir des histoires sur le dancefloor. C’est extrêmement frivole, mais je pense que c’est un changement d’ambiance assez bienvenu après “Nowhere to Run”. Ma fille a 11 ans et c’est elle qui gère la musique quand on est en voiture, alors j’ai pas mal écouté ses playlists pop, avec beaucoup de Dua Lipa. » End of Everything « On l’a écrite au début des sessions avec Sacha Skarbek, qui vient d’une école de songwriting plus traditionnelle. Les paroles parlent de tous les changements que j’ai vécus, comme quitter mon manager après 18 ans de collaboration, changer une bonne partie de mon équipe et tout ce que j’ai ressenti dans ces moments-là. Je voulais explorer ce sentiment, quand quelque chose dans ta vie se termine et que tu te retrouves complètement vide, sans aucune émotion. C’est un état intéressant. On a toujours pensé cette chanson comme la dernière de l’album. »

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