Jay Chou

Avec son mélange de R&B et de hip-hop et ses clins d’œil au classique et au folklore asiatique, l’époustouflant répertoire de Jay Chou coche toutes les cases d’une mandopop attrayante. Né Chou Chieh-lun à Taiwan en 1979, l’auteur-compositeur-interprète, réalisateur et acteur apprend le piano et le violoncelle à partir de l’âge de quatre ans. Sa connaissance de la musique savante transparaît sur l’ambitieux 杰倫 (2000), qui veut dire « Jay », un premier album qui témoigne autant des tendances de la pop occidentale de l’époque – des boîtes à rythmes électrisantes aux prouesses de platinisme en passant par les ballades symphoniques – que d’une déférence pour le mandarin et les chansons anciennes de sa mère patrie. À mesure qu’il gagne en maturité et en popularité, Chou développe un son affirmé où il expose fièrement ses multiples inspirations. Sur le kaléidoscopique 葉惠美 (2003), qui signifie « Ye Hui Mei », le nom de sa mère, il assume chaque détour stylistique. Une ambiance cinématographique laisse place à un rock décapant avant que des instruments traditionnels chinois entament un tango. Ses albums sont imagés et imprévisibles, à l’instar des films qu’il réalise lui-même à partir de 2007. Quand la chanson titre de 最偉大的作品 [librement : « Les plus grandes œuvres d’art »], une collaboration avec le pianiste Lang Lang, se hisse dans les palmarès aux quatre coins de la planète en 2022, le touche-à-tout a déjà prouvé que son art ne connaît pas de frontières.