Auteur-compositeur-interprète à succès, découvreur de Véronique Sanson, mari et complice de France Gall, créateur de la comédie musicale Starmania, compositeur pour Johnny Halliday, Michel Berger est un touche-à-tout de génie, disparu trop tôt, qui a transformé en or tout ce qu’il a composé. Issu d’une famille bourgeoise et parisienne, Michel Berger (de son véritable nom Michel-Jean Hamburger) est né le 28 novembre 1947 à Neuilly-sur-Seine, près de Paris. Hors du cadre strict de son éducation, il obtient ses premiers succès, modestes, en tant que jeune chanteur yéyé, le temps de sept 45 tours entre 1963 et 1966. Il fait des études de philosophie avant de s’orienter définitivement vers la musique, en tant que pianiste, auteur-compositeur-interprète, directeur artistique et arrangeur musical. En 1971, son premier album solo, Puzzle, oscillant entre rock, musique symphonique et concerto pour piano, déroute le public. Jeune homme discret, vocaliste peu affirmé, il mettra longtemps avant de percer en tant qu’interprète, mais — comme Gainsbourg à la même époque — saura mettre ses multiples talents au service de ses muses, dont la première est Véronique Sanson. Entré chez Warner Music en 1972 en tant que directeur artistique, Berger produit les deux premiers albums de Sanson, opérant une véritable révolution dans l’écriture de la chanson française. Avec Amoureuse, porté par son single « Besoin de personne », les deux musiciens parviennent à faire sonner la langue française sur des grooves anglo-saxons, mêlant leur culture classique aux rythmes pop et rock, qui dynamisent des textes intimistes, au romantisme onirique. Le producteur de génie utilise la même formule gagnante pour relancer les carrières de Françoise Hardy (« Message Personnel », 1973) et France Gall, avec le single « La Déclaration d’amour » en 1974. Il produira les albums de celle-ci à partir de 1975 (et tous ses grands succès, de « Tout pour la musique » à « Ella elle l’a ») et l’épouse le 22 juin 1976. En 1978, Michel Berger prouve que la langue française peut s’adapter aux comédies musicales à l’américaine avec Starmania, un double album réalisé avec Luc Plamondon, parolier de Diane Dufresne, qui va notamment révéler le chanteur Daniel Balavoine. Double album d’or en France et n°1 des ventes au Canada pendant 20 semaines, la comédie musicale tournera longtemps sur scène, avec différents interprètes. Au milieu de l’année 1980, Michel Berger signe son premier tube en tant qu’interprète avec « La Groupie du pianiste » (issu de l’album Beauséjour) qui passe sur les ondes en même temps que son hommage au rockeur Jerry Lee Lewis, « Il jouait du piano debout », chanté par France Gall, comme en miroir. L’amour de Berger pour le rock’n’roll s’exprimera ensuite sur l’album Voyou en 1983 (avec le single « Les princes des villes ») et surtout avec Rock and roll attitude, l’album qu’il réalise pour Johnny Halliday en 1983, porté par le chef-d’œuvre « Quelque chose de Tennessee » révélant une facette plus sensible du plus populaire des chanteurs français. Fin 1990, sort le dernier album de Michel Berger Ça ne tient pas debout avant le seul album en duo avec France Gall, Double Jeu. Le 2 août 1992, Michel Berger meurt d’un arrêt cardiaque à la suite d’une partie de tennis dans sa propriété de Ramatuelle, dans le midi de la France. Il lègue une dizaine d’albums solos, autant d’albums réalisés pour d’autres, plusieurs opéras rock, et une manière unique d’écrire et de composer pour la langue française, qui a inspiré de nombreux artistes, de Juliette Armanet à Arnaud Fleurent-Didier.