Avec son accent chantant du Sud-Ouest et ses ballades sentimentales nourries d’influences américaines, Francis Cabrel a insufflé fraîcheur, poésie et authenticité à la chanson française des années 1980. Né le 23 novembre 1953 à Agen, Francis Cabrel grandit dans un milieu modeste à Astaffort, dans le Lot-et-Garonne. A 13 ans, la découverte de Bob Dylan est une révélation qui l’incite à composer ses premiers morceaux à la guitare. En 1974, il remporte à Toulouse un concours de chansons avec « Petite Marie », une ballade dédiée à sa femme qui lui ouvre les portes du label CBS. En 1979, son deuxième album Les Chemins de traverse le conduit au succès grâce au titre « Je l’aime à mourir », un classique instantané qui se vend à plus de deux millions d’exemplaires. Chantant l’amour, le respect, la tolérance, il s’impose avec ses albums suivants (Fragile, Carte Postale, Quelqu’un de l’intérieur) comme une valeur sûre de la chanson française, qu’il irrigue de folk, de country et de blues américains. Après « Il faudra leur dire », écrit à l’occasion du baptême de sa fille Aurélie, la chanson Sarbacane (1989) évoque la paternité par le biais de mots simples et poétiques qui émeuvent le grand public. Avec sa moustache de barde occitan et son accent méridional, Cabrel revendique son provincialisme, et aime prendre son temps entre chaque album. En 1994, Samedi soir sur la Terre reçoit la Victoire de la Musique du meilleur album. Sur le ton de la chronique, Cabrel y célèbre l’amour conjugal (« Je t’aimais, je t’aime, je t’aimerai ») ou dénonce une pratique qu’il juge barbare (« Corrida »). Après ce succès, le chanteur espace encore davantage ses sorties, avec Hors Saison (1999), Les beaux dégâts (2004) puis Des roses et des orties (2008), disque de diamant qui mêle chansons engagées et reprises de Bob Dylan, JJ Cale ou Creedance Clearwater Revival. En 2015, In extremis reflète toujours ses préoccupations de citoyen, et À l’aube revenant, en 2020, contient quatre chansons inspirés par les troubadours occitans, et un hommage émouvant à son père (« Te ressembler »). En quarante ans de carrière, l’homme discret d’Astaffort est devenu une grande figure du patrimoine de la chanson française.