Neil Young a enregistré son 41e album – le 12e avec les musiciens de Crazy Horse, qui l’accompagnent depuis longtemps – dans une grange rénovée des Rocheuses, au Colorado. « On se serait crus dans de vieux tableaux d’époque », dit-il à Apple Music. « Cet endroit était un gîte d’étape, il y avait des photos de voitures tirées par des chevaux, de dames avec de grandes robes à cerceaux, tout ça. » Les chansons sont denses, l’ambiance, folk et (relativement) tamisée : Harvest sans les cordes, ou Homegrown sans les drogues. Le groupe est aussi puissant et primitif que dans les années 70 (« Heading West »), mais ses discours sont plus acérés (« Change Ain’t Never Gonna »), et sa tendresse encore plus douce (« Don’t Forget Love »). Puis, si la volatilité feutrée de la pièce de plus de huit minutes « Welcome Back » n’arrive pas à vous convaincre qu’ils envisagent leur musique avec autant de nuances et de fougue que le jazz, rien ne le fera. Comme le batteur Ralph Molina l’a dit quand ils ont eu terminé la chanson : « Neil vient de faire un truc vraiment solide. » Alors ils l’ont gardée. Mais il est surprenant qu’ils aient mis plus de 50 ans pour enregistrer un album intitulé Barn (« grange »), tellement ce projet porte bien son nom : c’est simple, constant, durable, intemporel. Au sujet du processus de création, Neil Young dit avoir planifié des séances afin que lui et le groupe – Molina, Billy Talbot et leur complice de longue date Nils Lofgren, qui a remplacé Frank Sampedro – puissent travailler au clair de lune, après qu’il eut marché quelques kilomètres pour se rendre au studio, « à travers les prés, dans la vallée », seul avec ses chiens. « Les Rocheuses sont partout », note-t-il en évoquant le décor. « Et c’est magnifique. J’adore ça. »
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