« A Night in Tunisia » de Dizzy Gillespie a été souvent repris mais la version hard bop d’Art Blakey avec ses Jazz Messengers en 1960 est la plus frénétique. Dès l’ouverture, il insuffle à son solo un sens de l’urgence singulier. Habitué à encourager de nouveaux talents, le batteur révèle ici une jeune équipe époustouflante. Wayne Shorter au saxophone, Bobby Timmons au piano et Lee Morgan à la trompette n’avaient encore que la vingtaine. Autour du groove inné de Blakey rappelant son influence sur le funk, leurs soli et arrangements démontrent autant de créativité que du virtuosité.