Le monde du rap adore les histoires de Cendrillon, et quand on est l’un des plus grands rappeurs de tous les temps, le conte de fées se doit d’être magique. Comment décrire autrement le parcours de JAY-Z? Comment le jeune homme qui vendait du crack dans les rues de Bed-Stuy, à Brooklyn, est-il devenu le premier rappeur milliardaire, collectionnant les Picasso comme d’autres accumulent les chaussures? Grâce à son talent, bien sûr, mais surtout à son incroyable détermination. Élevé à la dure, Shawn Carter a vécu plusieurs vies avant de lancer Reasonable Doubt en 1996, à l’âge de 26 ans. Confiant en ses moyens, JAY-Z est un hustler-né, un maître dans l’art de la débrouille. Avec son ami Dame Dash, il fonde Roc-A-Fella Records et enchaîne les albums à succès, dont la série Blueprint, déclinée en trois volumes. Sa crédibilité de rappeur lui permet de s’associer aux plus grandes vedettes pop de l’heure : sa future femme Beyoncé sur « Crazy in Love » ou sa protégée Rihanna sur « Umbrella ». Il croise le fer avec le groupe Linkin Park sur le EP Collision Course et crée avec Alicia Keys « Empire State of Mind », qui devient vite l’hymne officieux de la Grosse Pomme. Lorsqu’il annonce sa retraite du rap après la parution du Black Album, en 2003, peu de gens s’attendent réellement à le voir disparaître. En effet, il continue de s’activer, prenant la tête de Def Jam, étiquette fondée par Russell Simmons et son ami Rick Rubin (producteur de « 99 Problems », entre autres), et retournant derrière le micro, notamment pour collaborer avec son copain Kanye sur Watch the Throne (2011). La liste de ses projets, en affaires comme en musique, est interminable, et prouve qu’il reste encore plusieurs chapitres à la saga JAY-Z.