Norman Fucking Rockwell!

Norman Fucking Rockwell!

Au cœur des paysages oniriques de Lana Del Rey, inspirés d’Hollywood et des Hamptons, se cachent des rappels – et une célébration – de la vacuité que peuvent représenter ces lieux. Sur l’espiègle et vif Norman F*****g Rockwell!, l’artiste se penche sur les règles de l’authenticité, elle qui a fait carrière en les transgressant. Sa palette de couleurs alterne entre sincérité et satire, et elle nous met au défi de distinguer le vrai du faux. La dernière pièce, « hope is a dangerous thing for a woman like me to have – but I have it », est livrée comme une confession : chantée à la première personne, avec intériorité, sur de simples accords de piano. Brillamment cinématographique, la Californienne entremêle des références à Sylvia Plath et des anecdotes sur sa propre vie pour nous amener à nous interroger, une fois de plus, sur ce qui est réel. Quand elle répète les mots « a woman like me » [« une femme comme moi »], on a l’impression qu’il s’agit d’une provocation. Del Rey avait passé les dix années précédentes à multiplier les identités – artiste marginale et idole pop, débutante et sorcière, pin-up et poète, pécheresse et sainte – dans le but de les banaliser. Ici, elle avance une hypothèse encore plus audacieuse : et si la seule chose plus dangereuse qu’une femme complexe était une femme qui refuse d’abandonner.

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