Pour la plupart des vétérans mélomanes, le terme alternatif ne veut plus dire grand-chose aujourd’hui puisque de nombreuses formations issues de ce genre musical remplissent les stades et amphithéâtres et obtiennent un succès de masse appréciable. Dans les années 80, on utilisait le terme « alternatif » pour décrire les groupes punk rock qui signaient avec des maisons de disques indépendantes. À la fin de cette décennie, la musique alternative s’est subdivisée en plusieurs styles, allant du britpop au rock gothique et incluant des éléments sonores folkloriques, électroniques et jazz. Mais la musique alternative a atteint son apogée au début des années 90 quand Nirvana a catapulté le révéré album « Nevermind ». Peu importe l’allégeance musicale, qui ne se souvient pas de « Smells Like Teen Spirit »? Une bombe complètement accrocheuse venait de révolutionner l’industrie du disque qui, à cette époque, était toujours frileuse envers les nouvelles propositions. Auparavant, il y avait bien les R.E.M, Pixies et The Cure qui recueillaient une certaine approbation, mais ce n’était rien en comparaison avec la vague grunge qui a suivi le triomphe de Nirvana. Un grand groupe comme Radiohead ne serait pas ce qu’il est sans « Nevermind »! Chez nous, il y avait bien quelques pionniers qui labouraient le terrain dans l’ombre. On pense à 54-40 et aux Doughboys. Côté québécois, les bons vieux Grim Skunk étaient la référence alternative ultime sans oublier les Groovy Aardvark et Fred Fortin. Néanmoins, l’alternatif n’aurait jamais pu éclore autant sans cette déflagration sonore sans précédent qu’a représenté Nirvana et si aujourd’hui le genre est si populaire, on doit une fière chandelle à Kurt Cobain! De nos jours, l’esprit alternatif demeure bien vivant grâce à des artistes comme Alt-J, Vampire Weekend, The National et plusieurs autres.