Pour les puristes, le rock alternatif ne peut se trouver que dans les petits clubs underground, et c'est là que tous les grands groupes d'alternatif ont commencé avant de devenir des musiciens à succès. L'alternatif, né dans les années 80, a été la réponse de petits groupes à un rock devenu trop poli et commercial. C'est la réponse de jeunes qui voyaient dans le rock un moyen de se libérer, d'explorer, de mélanger les genres et de brouiller les pistes. Et quand des groupes au son post-punk froid comme Joy Division, ou folk rock comme R.E.M., écumaient les salles de concerts en Angleterre et aux États-Unis, en France se développait un mouvement à l'éthique punk représenté par Bérurier Noir ou la Mano Negra. Un mouvement très ancré dans la résistance politique ou la révolte sociale dont ils parlaient dans leurs textes. Cette vague en marge de l'industrie musicale traditionnelle, qui reposait sur tous les circuits indépendants et l'entre-aide entre groupes, a été propulsée sous les projecteurs avec la sortie de Nevermind de Nirvana en 1991. Cet album a fait connaître au monde l'esthétique grunge et tous les mouvements musicaux qui en découlaient. En France, c'est les Bordelais de Noir Désir qui ont tiré leur épingle du jeu, en gardant tout au long de leur carrière une éthique musicale et humaine qui les rendaient proche des gens et surtout de leurs fans. Et maintenant que les premiers groupes alternatifs remplissent les stades, comme les Foo Fighters ou les punks américains Green Day, de nouveaux groupes prennent la relève dans les petites salles de leurs débuts. Des petits groupes qui font renaître un rock brut et innovant tels que les Français de Luke ou Eiffel qui allient parfaitement leurs riffs de guitares à des mélodies plus douces et des textes engagés.