Janet Jackson

Plus jeune enfant de la famille royale de la pop, Janet Jackson trace depuis le début des années 80 un parcours qui n’a rien à envier à celui de son frère – et qui se fait selon ses propres termes. Elle brise les barrières, s’investissant à ce que le monde trouve « a better way of life » [librement : « une meilleure façon de vivre »], comme elle le chante sur son hit de 1989 « Rhythm Nation ». Après deux albums ne s’étant pas démarqués, la native de Gary, Indiana affirme son autonomie en tant que femme et artiste sur le fracassant Control (1986). Son hybride déjà novateur de R&B, dance pop et new jack swing se voit augmenté de funk, d’industriel, de hip‑hop et de rock sur Rhythm Nation 1814 (1989), qui pave la voie au R&B alternatif qui régnera en maître dans les années 2010. C’est aussi durant cette période qu’elle commence à s’afficher ouvertement comme féministe, dénonçant également les inégalités et la violence. Dans la décennie suivante, elle abordera des thèmes intimes (sexualité, dépression, trauma, estime de soi), signe d’une sincérité rare à l’époque. Autant que sa musique, ses performances scéniques marquent le monde de la pop : on compte Beyoncé, Britney Spears, Rihanna et USHER parmi les artistes qui gardent l’empreinte de son influence. Ses messages socialement conscients critiquent le racisme et les stéréotypes de genre et prônent l’émancipation et l’authenticité. À la fois forte, réfléchie, sensuelle, avant-gardiste et militante, elle contribue à redéfinir le rôle de la vedette dans l’espace public.