« C’est la faute à la musique country », chante Carly Pearce sur « Country Music Made Me Do It » (2023), où elle énumère avec une pointe d’humour ses bons (et surtout ses moins bons) coups. On veut bien la croire, mais elle a aussi joué un rôle dans son succès. C’est elle – et personne d’autre – qui décide de quitter Taylor Mill, la petite ville du Kentucky où elle a vu le jour en 1990, pour se rendre au Tennessee, où elle entame sa carrière de chanteuse professionnelle à Dollywood, le parc d’attractions de la légendaire Dolly Parton. Après avoir appris les rudiments du métier, elle met le cap sur Nashville, où elle galère jusqu’à ce qu’elle croise Michael James Ryan, le producteur à la touche magique mieux connu sous le nom de busbee. Le duo obtient un premier grand succès en 2017 avec l’accrocheuse « Every Little Thing », qui donnera son titre au premier effort de Pearce. Ayant établi avec Ryan une proposition accessible, mais plus country que pop, elle arrive à mêler des accents bluegrass à l’approche plus commerciale de son mentor, qui signe sa dernière production en carrière avec Carly Pearce (2020). Emporté par le cancer avant la sortie de l’album, busbee est clairement une des inspirations de 29: Written in Stone (2021), chronique d’une année houleuse aussi marquée par le mariage de Pearce, puis son divorce, avec le chanteur country Michael Ray. C’est peut-être la musique country qui l’a envoûtée et l’a amenée à faire les quatre cents coups, mais l’autrice-compositrice-interprète ne s’en plaindra jamais. « I’ll do it ’til I die » [librement : « Je le ferai jusqu’à ma mort »], chante-t-elle toujours dans « Country Music Made Me Do It ». On la croit sur parole.