Ce n’est pas tous les jours qu’un rappeur pose en robe sur la couverture d’un album, mais Young Thug n’est pas du genre à se plier aux normes. De son flow fantaisiste à ses looks androgynes, le rappeur d’Atlanta (né Jeffery Lamar Williams en 1991) s’amuse à briser les codes du hip-hop un par un. Une tendance qui s’entend dès ses premières mixtapes, qu’il enchaîne au début des années 2010. Entre chant, rap, marmonnements et hurlements, il est en effet l’un des premiers à explorer toutes les possibilités de sa voix. Outre son flow amorphe, son audace influence également le choix de ses prods. Il passe d’un son reggae sur Jeffery (2015) à la country gangsta sur Beautiful Thugger Girls (2017) avec une facilité déconcertante. En contournant le système, il a ouvert une brèche pour d’autres rappeurs excentriques tels que Lil Uzi Vert et Playboi Carti. Alors que beaucoup essayent de s’approprier les standards du hip-hop, Young Thug en a tout simplement créé de nouveaux. Le visionnaire reste toutefois modeste. « Je suis beaucoup en studio et j’expérimente des trucs », confiait-il à The FADER en 2013. « Je réfléchis et j’essaye, encore et encore ».