Introverti et provocateur, artiste pluridisciplinaire, musicien inclassable… Aurélien Cotentin — dit Orelsan — est un personnage à part dans le paysage culturel hexagonal. Né en 1982 à Alençon où il passe une adolescence sans histoire suivie par des études de management, rien ne le prédestine a priori à devenir l’une des figures les plus en vue de la scène musicale francophone. C’est pourtant au cours de ce cursus qu’il fait la rencontre de Gringe, avec qui il forme rapidement le duo Casseurs Flowters, au style excentrique et débridé. Le milieu des années 2000 voit Orelsan enchaîner les petits boulots tout en postant ses premiers titres sur différents réseaux sociaux. Il connaît son premier vrai succès en 2007 avec le morceau « Saint-Valentin » dans lequel il parodie la fête de l’amour en utilisant un langage résolument cru. Deux ans plus tard, il sort son premier album intitulé Perdu d’avance qui devient disque de platine et impulse une ascension fulgurante, couronnée de percées successives dans les charts hexagonaux et de distinctions aux Victoires de la Musique, comme pour Le Chant des sirènes en 2012 et La fête est finie en 2018. Maître de l’autodérision qu’il manie à coups de punchlines cinglantes, Orelsan esquisse à travers son rap une fresque sociale insolite abordant tour à tour des thèmes comme la dépression, la solitude, le mal-être générationnel ou encore la sexualité. Simples et percutantes, ses instrus — majoritairement composées par le producteur Skread — résonnent tantôt comme des bangers tantôt comme des expérimentations sonores, et se placent toujours au service d’un même flow rapide et incisif. Artiste touche-à-tout, il endosse avec la même aisance les costumes de comédien, de réalisateur, de créateur, comme autant de facettes d’une personnalité torturée, talentueuse, et profondément attachante.