Ambassadeur du reggaetón depuis le milieu des années 2010, J Balvin a fortement contribué à placer la culture latino-américaine au centre de la carte. Né en Colombie en 1985, José Álvaro Osorio Balvín rejoint les États-Unis à l’âge de 17 ans, où il s’imprègne de l’ambiance et des pulsations locales. De retour à Medellín, il entremêle ces inspirations américaines avec les sonorités du reggaetón, qu’il a découvert à l’adolescence, et commence ainsi à se forger une réputation dans les clubs de sa ville natale. De sa percée avec « 6 AM » en 2013 jusqu’à son avènement sur la scène internationale avec « Mi Gente », un duo imparable de 2017 avec le DJ français Willy William, en passant par « Con Altura », sa collaboration avec ROSALÍA, les titres de J Balvin sont des condensés de culture latine avec une portée universelle. À l’instar de Bad Bunny, avec qui il a d’ailleurs sorti l’album collaboratif Oasis en 2019, il a contribué à déplacer le centre de gravité de la culture mainstream, de l’Amérique du Nord vers l’Amérique du Sud. C’est bien simple, depuis qu’il enchaîne les succès, bon nombre d’artistes américains de premier plan se sont mis à leur tour au reggaetón. Si son flair mélodique et sa capacité à aligner les bangers ne font plus douter personne, J Balvin est également un visionnaire qui utilise ses albums solos pour présenter des concepts forts, salués par les critiques. Son troisième album, Vibras (2018), mélange ainsi savamment dancehall, trap, salsa, bachata ou encore afrobeats tandis que le projet audiovisuel Colores (2020) fait coïncider une série de couleurs et d’émotions. Lors d’une interview avec Apple Music pour la sortie de cet album, J Balvin raconte qu’un homme l’a un jour approché alors qu’il était sur son tapis de course. Il avait suivi son ascension, son impact et son travail. Il s’était tellement senti inspiré par ses réalisations, qu’il avait décidé d’arrêter la drogue et de poursuivre ses rêves. Ce retour était pour l’artiste bien plus important que la gloire. « Quand tu véhicules de la bonne énergie, des bonnes vibes, les gens commencent à s’y raccrocher », expliquait-il. Un peu à l’image du hip-hop dans les années 80, J Balvin est devenu un modèle et un emblème d’un nouveau phénomène latino. Cet homme à la salle de sport n’avait pas vu une star mais quelqu’un qui avait permis à tout ce mouvement d’émerger.