Bien avant Mariah Carey, il y a eu Darlene Love. C’était elle, à l’époque, la reine de Noël. Après sa première prestation à couper le souffle de « Christmas (Baby Please Come Home) » à l’émission de David Letterman en 1986, on savait qu’une tradition était née : la chanteuse est par la suite revenue chaque année, et pendant trois décennies, interpréter son grand succès de 1963. Mais c’est bien au-delà des ritournelles rassembleuses des Fêtes qu’elle s’est imposée sur la scène musicale américaine. Née à Los Angeles en 1941, Darlene Wright grandit en écoutant du gospel et en chantant à l’église. Sa voix remarquable et puissante se démarque ensuite au sein du trio R&B The Blossoms, repêché par Phil Spector au début des années 60. C’est d’ailleurs le producteur visionnaire qui, après l’enregistrement du mégasuccès « He’s a Rebel » (faussement attribué au groupe The Crystals), baptise la jeune interprète Darlene Love. Son talent ne met pas de temps à être repéré par l’industrie : Darlene Love est engagée comme choriste par la plupart des grands artistes de l’époque, notamment The Beach Boys, Sam Cooke et Elvis Presley. Malgré cet élan prometteur, la transition vers les années 70 est difficile pour la chanteuse qui, après un détour dans le monde du cinéma, recommence à jouer dans de petites salles de spectacle. Il faudra attendre le milieu des années 80 pour qu’elle soit de nouveau reconnue à sa juste valeur, c’est-à-dire comme une véritable pionnière du soul américain.