Avec Musa Italiana, Riccardo Chailly et l’Orchestre de la Scala célèbrent l’influence du « style italien » sur trois grands compositeurs austro-allemands. La Symphonie no 4 en la majeur « Italienne » de Felix Mendelssohn a été écrite pendant une tournée en Italie entre 1829 et 1831, et évoque irrésistiblement, de son thème d’ouverture exubérant à sa tarentelle finale, les rues ensoleillées et animées de Naples. Moins connues, les deux Ouvertures de Schubert sont des hommages effervescents et inattendus au compositeur d’opéra italien Rossini, dont les innovations musicales avaient pris d’assaut Vienne à la fin des années 1810. Pour Mozart enfin, l’italien était la langue de plusieurs de ses plus grands opéras, et ses ouvertures pour Mitridate, re di Ponto, Ascanio in Alba et Lucio Silla ont toutes été écrites alors que le compositeur séjournait à Milan. Dans l’acoustique extraordinaire de la Scala de Milan, l’esprit de cette muse italienne sur les génies germaniques vibre avec plus de flamboyance encore.