JOYRiDE - EP

JOYRiDE - EP

En matière d’écarts de jeunesse, « joyride », ou escapade en voiture empruntée sans consentement, incarne l’expression absolue de la liberté et de la rébellion. Mais au fil de cette aventure, vous pouvez également vous retrouver dans des endroits familiers, du genre à engouffrer des beignes dans un stationnement désert, sans savoir où aller ensuite. C’est le genre de sentiment ambivalent auquel s’est heurtée la chanteuse de R&B Kira Huszar, alias LOONY, quand, après un séjour à Montréal, elle est retournée habiter à Scarborough, le quartier de son enfance dans l’est de Toronto. Le fruit de ce retour aux sources n’est autre que JOYRiDE - EP. Ses six sérénades sensuelles néo-soul sont imprégnées d’un mélange de réconfort et de chaos, et produites sur le fil du rasoir par le protégé de Noah “40” Shebib, Akeel Henry, féru de dub, d’ambiances folk psychédélique et d’étonnants passages slamés. « J’imagine que cet EP est une façon de remettre certains aspects de mon enfance dans leur contexte », confie LOONY à Apple Music. « Les virées en voiture évoquent aussi l’exil et, avec ces chansons, je revisite des blessures et d’anciennes relations pour les surmonter et me les approprier. » Embarquez avec LOONY pour une cavale au rythme de chacune des pièces de son EP. PRELUDE « Je voulais planter le décor avec quelque chose d’un peu paniquant, comme si un accident venait de se produire, parce que je tenais à aborder le contenu sombre et plus personnel de l’album dès le début. J’ai commencé par enregistrer un sketch et j’ai fait 15 prises – je suis un peu maniaque. Je ne savais pas laquelle choisir, alors j’ai tout envoyé à Akeel. Quand on était en studio, je suis allée aux toilettes, et pour rire, il les a fait jouer toutes en même temps. Ça m’a fait rire, mais après coup, on s’est dit : “Attends, c’est exactement ce qu’on recherche.” On dirait des voix dans ma tête, ça produit un effet très bizarre qui fonctionne probablement mieux qu’un simple sketch. » iN CODE « Dans cette chanson, je repense au quartier de mon enfance. C’est un thème que j’aime beaucoup explorer, parce qu’il y a plusieurs façons de voir les choses. Dans le premier couplet, je replonge dans cette période de lutte quotidienne, où la seule chose qui comptait était de quitter ce quartier... mais le temps passe, et on finit par idéaliser ce même quartier. La pièce suit la même progression, j’essaie d’englober les différents sentiments que j’éprouve vis-à-vis de l’endroit où j’ai grandi, il y en a plusieurs, et je tente de les mélanger. » WHiTE LiE « Ce morceau parle d’une relation amoureuse. Quand la peur nous empêche d’agir, on fabrique un tas de petits mensonges, on s’invente des histoires pour mieux gérer une situation, que ce soit correct ou pas. On se crée sa propre réalité avec ses propres mots, et avec ce qu’on raconte aux autres et à soi-même. On répète toujours le même discours, jusqu’à être persuadé que c’est la vérité. » NO ! « Cette pièce me fait penser à la folie; Akeel la décrit comme une sorte de désordre organisé. Ses boucles répétitives vont jusqu’à imiter l’histoire dont il est question, où la dynamique ne change jamais et la situation menace de dégénérer. La chanson parle surtout du fait d’avoir peur de dire certaines choses à certaines personnes. À la fin, j’exploite l’idée selon laquelle, en grandissant, on oublie notre voix d’enfant, et comment les situations dans lesquelles on se trouve peuvent changer notre façon de voir les choses pendant un certain temps. Je médite là-dessus : Comment faire pour me rappeler comment j’étais avant tout ça? Quelles sont mes pensées? Qu’est-ce que je veux vraiment? Ai-je besoin de cette dynamique? Pourquoi est-ce que je pense être cette personne trop attentionnée incapable de dire non? Ça faisait longtemps que je n’avais pas écrit un texte aussi sincère. » SUMMERTiME / CiGARETTES « C’est tellement facile d’écrire des chansons joyeuses qui parlent de l’été, mais je ne sais pas pourquoi, c’est quelque chose que j’appréhende toujours un peu. Il fait chaud, les poubelles des voisins commencent à puer, la criminalité augmente, les gens restent dehors plus tard en soirée et n’ont pas l’esprit très clair. On espère qu’il n’arrivera rien. Vers la fin, je voulais qu’on enregistre un autre couplet, mais Akeel m’a dit : “Tu peux simplement parler.” Alors j’ai récité ça tout haut, même pas en rythme, et ça a donné cette espèce de poème avec un tas d’effets dans ma voix – on ne dirait même pas que c’est moi. On a aussi échantillonné la voix de ma grand-mère. Je suis très proche d’elle, je passais une grande partie de mes étés avec elle quand j’étais petite. Elle a fui la Hongrie pendant la révolution. Elle voulait chanter et être comédienne, mais elle n’a jamais pu réaliser ses rêves. C’est pour ça que j’essaie toujours de mettre un petit bout d’elle dans tout ce que je fais. Parfois, je la filme avec mon téléphone quand on est ensemble et j’utilise les vidéos pour préparer ma prochaine chanson. » GHOSTS « Ici, le fantôme, ce sont les vestiges d’une relation. Toutes les relations interpersonnelles sont faites de souvenirs et d’expériences vécues ensemble. Quand on arrête de se voir – ou quand il arrive quelque chose d’insensé, comme lorsqu’une personne meurt –, on reste connectés, même si on ne peut pas vraiment l’expliquer. C’est un peu plus abstrait et spirituel. »

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