Depuis ses débuts en 1962, très rares sont les années qui n’ont pas vu paraître au moins un album de Willie Nelson. La tendance se maintient avec ce 70e album solo, où l’auteur-compositeur-interprète de 87 ans poursuit sa réflexion et ne donne aucun signe de ralentissement. Mettant en vedette deux nouvelles chansons originales qu’il a écrites avec son ami de longue date et producteur Buddy Cannon (« Blue Star » et « Love Just Laughed »), First Rose of Spring aborde de front la question du temps qui passe et, si c’était le projet de qui que ce soit d’autre, on croirait qu’il s’agit d’un discours d’adieu. La pièce titre, comme l’explique Nelson à Apple Music, raconte l’histoire d’un couple marié, « une histoire d’amour du début à la fin. C’est une des meilleures chansons que j’ai entendues depuis longtemps. » Sur « Stealing Home », il chante du point de vue d’un enfant submergé par ses souvenirs alors que sa famille se prépare à déménager. Il donne aussi vie à « Our Song », écrite par Chris Stapleton, apporte une touche solennelle à la ballade « Don’t Let the Old Man In » que Clint Eastwood a inspirée à Toby Keith, et s’attaque même au classique « Yesterday When I Was Young », popularisé aux États-Unis par Roy Clark en 1969, mais écrit et enregistré cinq ans plus tôt par Charles Aznavour sous son titre original, « Hier encore ». « On a plein de chansons qui se retrouveront sur le prochain album ou l’autre après », confie Nelson. « On a accumulé pas mal de matériel au fil des ans. Ça n’a aucune importance que tu les enregistres aujourd’hui, demain ou l’an dernier; une bonne chanson reste une bonne chanson. »