God’s Timing’s the Best

God’s Timing’s the Best

À la fin de la série de singles étincelants qui ont attiré l’attention sur lui et lui ont ouvert la voie vers les sommets de l’afropop en 2019, Naira Marley a publié Lol (Lord of Lamba), un EP de six titres qui a confirmé la réputation du chanteur de « Soapy » {d’après le nom de son single de 2019} en tant que personnalité à la fois insolente et audacieuse, capable de susciter l’indignation à tout moment. Au cours des trois années qui ont suivi, le président de Marlian Music est devenu une figure incontournable de la pop nigériane, publiant une série de singles très populaires et créant un label en plein essor qui accueille certains des meilleurs artistes de street-pop du pays. Chaque nouvelle réussite ne l’a rendu que plus insouciant et insolent, suscitant à la fois des éloges et, à parts égales, un mépris que lui vaut son style iconoclaste, pouvant être interprété comme une critique désinvolte de la culture puritaine du Nigeria. Ainsi, pour bien des gens, il pourrait être surprenant de le voir puiser dans le domaine spirituel pour le titre de son album, mais Marley est convaincu que ses actions sont commandées par la volonté divine. « Le titre a beaucoup à voir avec moi parce que je suis quelqu’un de très pieu, et il y a juste plein de choses qui se passaient dans ma vie », explique-t-il à Apple Music. « C’est comme le moment de Dieu. Quand j’essaie de faire selon mon propre agenda, je peux voir un tas de raisons pour lesquelles j’aurais échoué si c’était ma temporalité, donc il y avait plein de choses qui se passaient et c’était juste Dieu qui planifiait mon voyage. » Et sur God’s Timing’s the Best, Naira Marley se présente souvent avec une aura qui ne peut émaner que de l’assurance d’une prédestination divine, assemblant avec amusement des éléments de fuji, de R&B, de bashment et d’afroswing à travers une version subtile et anticonformiste de la street-pop, sur des beats étincelants produits par Rexxie, Niphkeys et AYK Beatz. Pourtant, l’amour est au centre de God’s Timing’s the Best : amour de soi, amour de l’argent et amour de la famille. Tout y est, car Naira Marley groove au rythme de la pulsation divine. Poursuivez votre lecture, tandis qu’il nous fait découvrir l’album titre par titre. « Jo Dada » « Sur “Jo Dada”, j’enregistrais avec Niphkeys. Je faisais le beat avec lui, en lui disant quel son je voulais, et à la fin on avait l’idée du beat. Je sais pas pourquoi, mais j’avais plein de dollars dans ma poche, et j’ai eu l’idée de la chanson à partir de ça. Je me suis dit : “Si tu danses bien, je te donnerai ces dollars.” J’ai pas eu de soucis à écrire trois couplets ou deux couplets et demi sur la mélodie parce que j’avais déjà le sujet. » « Happy » (feat. Mayorkun) « J’étais avec Mayorkun, c’était il y a longtemps. Il est venu à la Marlian House pour récupérer un couplet pour “What Type of Dance”. Rexxie était là aussi, et il semble toujours avoir tous les beats possibles, donc il nous a fait écouter un beat. Au moment où j’ai enregistré le couplet de “What Type of Dance” pour Mayorkun, on était super défoncés. Avec Mayorkun on a plein de musique à faire ensemble parce qu’on a grandi dans la même région, un endroit qui s’appelle Ilasamaja. On a essayé d’être honnêtes sur cette chanson, donc tout ce qu’il y a dedans est vrai — c’est organique, et c’est ce que je ressentais ce jour-là. On savait même pas qu’on avait fait un hit jusqu’à ce qu’on redescende. » « Ayewada » « “Ayewada” veut dire “où est l’espace”. C’est juste quelque chose d’autre qui m’a semblé naturel. Plein de gens pensent que je les ai abandonnés ou que je suis plus leur pote — des gens qui n’étaient en fait pas mes amis ou qui ne me considéraient pas comme un ami avant. Aujourd’hui, ils pensent que j’ai changé à leur égard. Donc, “Ayewada” c’est juste pour dire, “Où est cet espace ? Ouais, vous me connaissez depuis longtemps, mais vous étiez où à l’époque ?”. Je me disais : “Yo, pourquoi ces gens ont l’impression que je les ai quittés ? Ils ont jamais été mes potes. Ils m’ont jamais vu comme un ami quand j’avais besoin d’amis.” » « o’dun » (feat. Zinoleesky) « Honnêtement, Rexxie passait en revue les beats et je me disais, “Ce beat sonne encore comme ‘Coming’”. Mais je m’en foutais parce que “Coming” est un hit et c’est ma chanson, tu captes ? Plein de gens ont fait une reprise de “Coming” donc ça va, je peux faire une reprise de ma chanson moi aussi. J’ai fait ma partie et, pour être honnête, Zinoleesky connaît les paroles de la chanson. C’est une des premières personnes à les connaître, et c’est même pas parce qu’il était censé être sur la chanson — il connaît juste les paroles parce que c’est ce qu’on chante en général. Donc, je lui ai dit, “Pourquoi tu kickerais pas ce beat ?” Elle était pas censée figurer sur l’album, mais il s’est lancé, et c’est une belle chanson. » « No Panties » (feat. Jada Kingdom) « “No Panties”, c’est encore mon magicien Rexxie à la prod et au mix. Il y avait plein de conneries à l’époque en Angleterre sur les Marliens qui disaient aux gens de pas mettre de culottes. J’ai pas dit ça, mais c’est OK. S’ils veulent me faire porter le chapeau, je le ferai. C’est un genre d’ambiance reggae, afrobeats, dancehall. C’est une jam. Je l’ai envoyé à Jada Kingdom. Je lui ai envoyé un texto et je lui ai dit : “Yo. Enregistre-toi sur ‘No Panties’.” Elle m’a dit, “Pourquoi pas ?” Elle l’a fait, et elle a tout déchiré. C’est une malade. Elle est super talentueuse. J’écoute beaucoup sa musique, et quand elle a accepté d’enregistrer sur le morceau, j’étais tout excité. “No Panties” c’est un vrai délire. » « Montego Bay » « Pour en revenir aux gens qui pensent que je les abandonne et que je m’enfuis. Là, je dis que si je décide vraiment de m’enfuir, je vais m’enfuir très loin, genre littéralement en Chine ou à Montego Bay. Très loin, là où personne me verra, et “Montego Bay” c’est aussi pour mes fans du premier jour qui me réclament des chansons comme “Flying Away” et “Marry Juana”. Je sais pas, mais je pense que c’est ce qui se rapproche le plus de ce que je pourrais faire sur un album. C’est ce qui se rapprochera le plus de mes fans du premier jour, et tous les gens autour de moi l’adorent — c’est une de leurs chansons préférées. C’était facile pour moi de la faire. Je l’ai composée en moins d’une minute. » « Melanin » (feat. Lil Kesh) « Chaque fois que je bosse avec Kesh, ça donne un banger. J’étais juste avec Kesh, on s’ambiançait avec tous les Marlians à la maison. On groovait tranquille sur du Niphkeys. C’est pas la meilleure chanson qu’on aurait pu faire ce jour-là, mais c’est devenu la meilleure chanson du monde. On aurait pu en faire plus parce qu’on a continué à écrire sur le beat. On a fait environ 12 chansons sur ce beat avant de décider d’en retenir une. Donc, il a commencé, et j’ai fait ce couplet fou, puis c’est juste devenu intéressant. » « Drink Alcohol Like It’s Water » (feat. Diquenza & Chivv) « J’ai contacté Chivv. Je l’ai toujours écouté, et j’aimais vraiment son son. Mais je savais pas que j’allais le rencontrer. J’étais au studio, et ils sont arrivés au studio en sachant que j’étais Naira Marley. Quand il a débarqué au studio, il s’attendait pas à ce que je sache qui il était. Je lui ai dit : “T’es Chivv” et je me suis mis à lui chanter sa chanson. Il était sur le point de me demander à son tour si j’étais Naira Marley, et de se présenter. Il allait se mettre à chanter ma chanson et je lui ai dit : “Nan, écoute, laisse-moi chanter ta chanson”. C’était naturel. On chillait puis, finalement, j’ai commencé à enregistrer et je l’ai fait participer à la chanson. » « Excuse Moi » (feat. MHD) « S.I. m’a présenté AYK. Elle m’a dit de l’écouter, qu’il était super bon. Il a fait quelques beats pour moi et est venu me les faire écouter. Les beats étaient de styles différents. Il m’a fait écouter un beat qui sonnait un peu espagnol. Du coup j’ai dû bosser avec ce son. MHD est français, donc je me suis dit : “OK, laisse-moi en faire un qui a un son espagnol”. Le beat sonne déjà étranger, et je suis un étranger pour les gens, MHD l’est aussi, et on a réuni les deux. J’adore MHD ; pour moi, c’est comme un Naira Marley français. C’est une bonne personne. Je lui ferais déjà confiance sans l’avoir rencontré. » « Modinat Kai » « Ce genre de chanson c’est vraiment mon ancien style. C’est du Naira Marley old-school, mais les gens vont pas la laisser de côté. Je devais faire ça pour mon peuple sur l’album. C’est le son le plus Yoruba de l’album. Le titre est assez marrant, et tout le monde l’attend avec impatience. » « Owo » (feat. MohBad) « “Owo” c’est une autre chanson que j’ai faite avec Rexxie. C’est juste une chanson sympa que j’ai enregistrée, et tout le monde l’adore. Mohbad a tellement kiffé la chanson qu’il a tout donné pour son couplet, que j’apprécie. Il a déjà fait de la chanson un banger ; il y a ajouté des ad-libs, et il en fait une chanson aboutie. Je me suis dit : “Oh, OK, cool. Je suis fan de MohBad, même si c’est un de mes artistes. Je suis un très grand fan. » « First Time in America » « “First Time in America” est une chanson très importante pour le son afrobeats, elle est riche en enseignements. Après “First Time in America”, y avait quelque chose comme 10 chansons qui sonnaient comme “First Time in America”, mais c’est ok, le son déboîte. C’était aussi ma première fois en Amérique. Dans cette chanson, j’expliquais mon périple autour du monde. Mon voyage avec des concerts dans différents endroits, et ça raconte juste où je suis allé et où je veux aller. » « Coming » (feat. Busiswa) « J’ai eu l’idée de la chanson 30 secondes après que le beat ait commencé. Mais j’ai fait la chanson en une seule prise, pour être honnête. Avec Rexxie encore une fois, en traînant dans ma cuisine. Y a tellement d’artistes chez moi, donc il faut être rapide avec les idées, pour pas qu’il donne le beat à quelqu’un d’autre. J’avais même pas vraiment les paroles de la chanson. Je jouais juste avec la partie “sucking”. Normalement, c’était censé être une mélodie, mais j’ai gardé cette partie originale. J’ai rencontré Busiswa ; je devais faire une chanson avec elle quand elle était au Nigeria. J’ai aimé sa vibe, donc je lui ai dit de venir sur ce morceau. C’est comme ma jumelle maléfique. Rien que l’ambiance a suffi pour qu’elle vienne sur la chanson. Personne d’autre aurait pu se lancer dans cette chanson et lui donner vie comme ça. » « Kojosese » « “Kojosese” c’est un genre de chanson de carnaval. C’est un peu une ambiance de fête super rapide. Le genre de chanson où on danse, où on fait des acrobaties. Ça te fera planer même si t’as rien pris. Avant d’enregistrer la chanson, ce beat était un de mes beats préférés pour se poser et écouter, et aussi pour danser. Il m’a suffi de trouver un producteur en ligne, Leo Beatz, de lui demander le beat, d’avoir son accord pour pouvoir l’utiliser, et j’ai fait ce que je sais faire. »

Choisissez un pays ou une région

Afrique, Moyen‑Orient et Inde

Asie‑Pacifique

Europe

Amérique latine et Caraïbes

États‑Unis et Canada