Phoenix

Phoenix

« J’ai toujours voulu faire un album complet », confie Charlotte Cardin, dont les fans attendent le premier album avec une impatience de plus en plus pressante, à Apple Music. Depuis qu’elle a conquis le cœur des Québécois sous les projecteurs de l’émission La Voix, l’autrice-compositrice indie pop développe sa carrière lentement et sûrement. Ses singles et ses EP, qu’elle publie au compte-gouttes, lui ont permis d’explorer une large variété de genres différents tout en peaufinant un style de plus en plus direct. Le premier album en bonne et due forme de Cardin, Phoenix, est le fruit de toutes ces années de perfectionnement à travers 13 titres kaléidoscopiques qui cristallisent toutes ses influences. Du Fleetwood Mac des années 80 à la trap actuelle, en passant par le R&B des années 90, la Britney Spears du début du millénaire, ou Radiohead époque In Rainbows, elle élabore la bande originale passionnée d’un film qui aborde l’amour, la volupté et la défiance. « Toutes ces chansons sont extrêmement personnelles », renchérit Cardin avant de préciser : « Mais certaines d’entre elles s’appuient sur des histoires inventées plutôt que sur ce qui me serait vraiment arrivé. » Morceau après morceau, Cardin nous raconte ici comment le Phoenix a su renaître de ses cendres. « Phoenix » « Ce que dit cette chanson, c’est que parfois on est pas encore prêt à aimer quelqu’un comme il faudrait parce qu’on n’a pas encore appris à s’aimer soi-même. Et pour moi, c’est vraiment un concept universel : ne pas être capable d’accueillir quelqu’un dans sa vie juste parce qu’à ce moment-là c’est le gros bordel, et que t’as encore besoin de temps pour comprendre certains trucs. » “Passive Aggressive” « C’est une chanson que j’ai écrite avec Jason Brando, qui a d’ailleurs co-écrit l’album dans sa quasi-totalité. À l’époque où on a fait cette chanson, on était tous les deux dans des périodes de nos vies vraiment bizarres — avec du recul, je crois qu’on avait tous les deux une approche de la vie en général assez passive-agressive. C’est marrant parce que quand je repense, genre, là où on en était, je me rappelle le moment exact où on a écrit le premier vers : “Hallelujah, baby/We’re no longer together [Alléluia, bébé, on n’est plus ensemble]” : on était en studio, et on était tous les deux épuisés. Ça faisait des jours qu’on était là et on n’avait rien écrit. Mais quand on est fatigué à ce point, on a presque des moments d’hyperactivité, on a une bouffée d’énergie. Et on s’est dit : “Bon OK, il nous faut un truc qui sonne un peu gospel, un truc qui rassemble les gens.” On improvisait et le “Alléluia, bébé” est sorti en mode blague. Mais le jour suivant, quand on a réécouté, on s’est dit : “Ah mais en fait c’est pas mal !” » « Anyone Who Loves Me » « Au début, c’était une chanson style club rap des années 80. C’était juste une impro sur un son que nous avait envoyé [le producteur] Oclair [Gaël Auclair de son vrai nom], mais ça ne ressemblait pas du tout à ça. Et puis on a écouté ce petit freestyle qu’on a fait en studio, et qui faisait penser à une relecture un peu dance de Sinéad O’Connor, des Cranberries ou de 4 Non Blondes. Ça nous a rappelé ces femmes super fortes, super puissantes qui dégagent un truc étrange, différent. Et c’est à ce moment-là qu’on a décidé d’écrire une chanson sur cette pression constante, cette exigence énorme que t’as à être ou à te montrer d’une certaine manière quand t’es une femme. » « Meaningless » « “Meaningless”, c’est carrément une chanson super triste sur un beat dance. Le sujet de cette chanson, c’est le fait de faire des choix qui sont sans doute malsains et toxiques mais à travers lesquels tu te sens vivante. Alors c’est pas forcément une chanson sur l’addiction, mais ça peut l’être, comme ça peut parler de ces relations qui te foutent en l’air parce qu’elles sont à la fois trop intenses et trop agréables. J’ai l’impression qu’on a tous une de ces préférences malsaines auxquelles on s’accroche toute sa vie parce que ces choses nous font du bien, nous permettent de nous sentir mieux, plutôt que de mener une vie calme et bien rangée » « Daddy » « On a écrit cette chanson en repensant à ces moments où tu flirtes avec quelqu’un dans un bar tout en sachant que cette personne a aussi un autre crush dans la même pièce qui pourrait te voir en train de la draguer, mais tu te dis : “Et puis merde — je vais tenter le tout pour le tout et arriver à séduire cette personne.” » “Sex to Me” « J’ai grandi en écoutant “Slave 4 U” de Britney Spears et Christina Aguilera — ces chansons super provocantes, super sensuelles. Et avec celle-là je me suis dit : “Et si j’allais à fond dans cette direction, si j’étais complètement inconsciente ?” » « Good Girl » « J’ai écrit cette chanson il y a quatre ans, alors ça ressemble plus à mes anciennes chansons. J’adore l’idée d’avoir une chanson comme celle-là sur l’album, parce que ça me rappelle les premières chansons que j’ai écrites à l’adolescence. Ça parle d’une relation toxique et d’être complètement aveuglée par un truc qu’on sait malsain. » « Sad Girl » « Il y a une part autobiographique, mais c’est clairement exagéré. Ça parle de ce moment où tu te fais larguer pour la première fois, et t’avais jamais ressenti ça avant, alors tu te dis : “C’est quoi ce délire — tu m’as larguée ?” T’es presque plus en colère que triste, parce que c’était censé être l’inverse ! » « Xoxo » « En fait c’est ma voix qu’on a descendue pour qu’elle soit plus grave. On l’a fait sans faire exprès. On avait enregistré cette chanson et la tonalité était vraiment trop haute, pour moi c’était très inconfortable. Alors on l’a modulée vers les graves pour voir ce que ça donnerait, et on était en mode : “Oh mon Dieu, ça sonne trop bien.” Alors on l’a gardée. Après on a un peu changé l’histoire, donc ça a fini par parler d’un homme qui s’excuse d’avoir trompé sa copine. Et puis dans le refrain je lui réponds en lui disant : “Embrasse toutes tes meufs pour moi, je suis passée à autre chose, je m’en fous.” Alors c’est un peu comme un dialogue. » « Oceans » « On a vraiment eu beaucoup de mal à écrire “Oceans”. Il nous a fallu des mois. On a écrit les couplets, et puis après les ponts, et enfin les refrains, et ça s’entend vraiment dans la chanson. C’est un mélange des genres très inattendu. À un moment, on a failli ne pas la mettre sur l’album, mais dans cette chanson il y a un truc qui me plaît vraiment, parce que c’est associé à un moment particulier de ma vie. J’étais, et je suis encore, dans une relation à distance, alors ce fastidieux processus de construire la chanson colle assez bien avec le thème principal — du genre : “On arrive à se voir une seconde, mais j’ai mis tout mon argent dans ce billet d’avion et maintenant on peut plus se voir à cause de la pandémie.” Tout le concept de cette chanson fait écho à la difficulté qu’on a eue pour l’écrire. » « Sun Goes Down (Buddy) » « Ça fait clairement partie des chansons les plus personnelles que j’ai jamais écrites. Ça parle d’un ami qui a vécu une période vraiment difficile parce qu’il devait lutter contre une addiction, contre l’anxiété et d’autres problèmes de santé mentale. J’ai l’impression qu’on connaît tous quelqu’un comme ça qu’on a envie d’aider, parce que la vie en général est tellement plus dure pour cette personne que pour la plupart des gens. Heureusement, mon ami va mieux aujourd’hui, mais c’est une chanson qui revient sur cette période où je me disais : “Je risque de perdre quelqu’un que j’aime, et je veux juste lui faire savoir que je suis là pour lui.” » “Romeo” « Cette chanson aussi est extrêmement personnelle. Elle parle du début de ma relation avec mon copain. Ça fait des années qu’on est ensemble, mais quand on a commencé à sortir ensemble, on écoutait “House of Cards” de Radiohead en boucle — c’était notre chanson. Donc ça parle de ces moments où on écoutait Radiohead en mode : “C’est juste magique”, et de ces moments où tu réalises : “OK, je crois que c’est toi, genre, je crois que t’es mon humain à moi.” » « Je Quitte » « “Je quitte”, ça veut dire “Je m’en vais” en français québécois. C’est une chanson qui parle de ces moments où t’as besoin d’une pause. Le refrain, c’est : “I'm leaving, but I'm not leaving you [Je quitte tout, mais je reste avec toi]”. Ça veut dire : “J’ai envie d’aller faire un tour, ou de partir le week-end, ou j’ai juste besoin d’être seule, sans toi pour un moment”, même si tu continues à aimer la personne. Mais il y a des fois où t’as juste besoin de partir, sinon tu risques de mettre un coup de poing dans le mur de ta chambre. »

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