Entre trap et cloud rap, SCH a atteint le sommet du game avec un univers sombre inspiré par la vie des gangsters et l’horrorcore. Avant de devenir SCH, Julien Schwarzer, né en 1993, gratte ses premiers textes à Aubagne, près de Marseille, en s’inspirant des stars américaines Eminem et 50 Cent. Lâchant ses premiers titres sur Skyblog à 15 ans sous le pseudo Schneider, il fait finalement tomber les six dernières lettres de son nom de scène lorsqu’il apparaît sur la mixtape R.I.P.R.O. Volume I de Lacrim, un de ses collaborateurs les plus fréquents. De A7 (2015), sa première mixtape au gangsta rap glacial, à sa très cinématographique saga JVLIVS (en 2018, puis 2021), en passant par l’univers mafioso de Deo Favente (2017), il dépeint un univers hargneux, violent, voire horrifique, balançant entre la rage de rapper et l’instinct de survie. Nourri par la réalité sociale des cités, il puise également son inspiration dans les films américains tels que 8 Mile, Blow et les chefs-d’œuvre d’Al Pacino. Entouré à plusieurs reprises des producteurs de légende Kore et Katrina Squad, il mitraille de sa voix grave et de son flow saccadé comme d’une kalachnikov, sur des instrus trap, rap old school et cloud rap. Alors que beaucoup de ses confrères suivent les tendances de l’Afropop, SCH reste fidèle à son style obscur et mélancolique sur Rooftop (2019), dont les punchlines choquantes se réclament de la veine des « Renaud, Brel et Brassens » d’après ses dires. Même si SCH reste avant tout un personnage, l’alter ego ténébreux de Julien Schwarzer, son storytelling luxuriant et sans concession est devenu incontournable sur la scène rap française.