Dans un premier temps muet, le cinéma se tourne très vite vers le piano pour enjoliver ses images. Quand il devient parlant (avec le film musical Le Chanteur de jazz), le pli est pris, son et musique continuant par la suite de jouer un rôle primordial pour relever un sentiment, une humeur, une action. Le septième art naissant n'hésite pas non plus à aller puiser du côté du théâtre et dans ce que l’on n’appelle pas encore la comédie musicale, elle-même orchestration unique mêlant son, image, histoire, chant et danse. Broadway s’impose comme le fournisseur officiel de Hollywood, avec des films comme Show Boat, West Side Story ou Jesus Christ Superstar.Dès lors, certains réalisateurs n’ont de cesse de pousser encore plus loin cette association. Il est aujourd’hui impossible de concevoir les œuvres d’Alfred Hitchcock comme Psychose, La Mort aux trousses ou Sueurs froides sans la musique de Bernard Herrmann. De la même façon, John Williams est indissociable de la Marche impériale ou du générique de Star Wars. Quelques syllabes suffisent pour évoquer un homme et une femme suivis par la caméra de Claude Lelouch, le célèbre « Chabadabada » de Francis Lai. Cinéma, théâtre et télévision ont souvent eu pour vocation de relater leur époque, de la transcender parfois : la musique ne pouvait donc que devenir leur meilleure alliée.