Vladimir Jurowski

C’est en Irlande et en Angleterre que le chef d’orchestre d’origine russe, Vladimir Jurowski, démontre ses capacités exceptionnelles en tant que chef d’orchestre et répétiteur. Ses interprétations — qu’il s’agisse d’opéra ou de répertoire symphonique — ne sont jamais prévisibles, mais apportent toujours une nouvelle réflexion sur l’œuvre en question, témoignant de la superbe capacité d’adaptation de l’orchestre à ses tempos souples. Né à Moscou en 1972, il étudie d’abord au Conservatoire de Moscou (1987-1990), mais sa plus grande expérience est sans doute le choc culturel que représente le fait d’entendre des orchestres d’Allemagne de l’Ouest en tournée jouer des œuvres d’avant-garde de Stockhausen, Rihm, Henze et Zimmermann. Par chance, sa famille s’installe ensuite en Allemagne, où il achève sa formation musicale. Ses débuts réussis en 1995 au festival irlandais de Wexford, où il dirige la Nuit de mai (1879) de Rimski-Korsakov, le conduisent directement à se produire à l’âge de 23 ans au Covent Garden de Londres, où il dirige le Nabucco (1841) de Verdi. Nommé directeur musical du Glyndebourne Festival Opera (2001-13), il entretient également une longue et fructueuse relation avec l’Orchestre philharmonique de Londres, dont il devient le principal chef invité en 2003, puis le principal chef d’orchestre (2006-21). La plupart de ses enregistrements ont été réalisés avec cet orchestre, bien qu’il ait également enregistré des pièces de Beethoven avec la Staatskapelle de Dresde, et de Strauss avec l’Orchestre symphonique de la radio de Berlin. S’il a surtout enregistré le répertoire russe, il a également capté des œuvres contemporaines, notamment un album consacré au compositeur britannique Julian Anderson et la première mondiale d’Utopia, du compositeur russe Vladimir Martinov.