Figurant parmi les derniers groupes majeurs à émerger de la scène rock psychédélique à la fin des années 1960, Santana laisse une empreinte unique dans l’histoire. Formé par le guitariste Carlos Santana en 1966, le groupe tente plusieurs recettes avant de trouver la bonne formation et d’enregistrer son premier album éponyme début 1969. En tournée pour défendre l’album, le groupe livre une performance légendaire sur la scène de Woodstock alors que le disque arrive dans les bacs le même mois, amorçant la puissance du phénomène. L’année suivante voit naître Abraxas, un album culte sur lequel on retrouve les incontournables « Oye Como Va » ou encore « Black Magic Woman ». Après la tournée de Santana III, en 1971, la formation classique du groupe se sépare et Carlos décide d’emprunter une direction jazz, mettant fin à une première période de succès commercial. Tout en explorant l’univers de la spiritualité et les confins du jazz fusion, Carlos garde le groupe actif tout en laissant la formation ouverte au fil des albums. Avec une décennie 1970 riche en sorties, le groupe ralentie le rythme dans les années 1980, sans parvenir à égaler les succès des débuts. Mais le vent tourne à la fin des années 1990, lorsque le producteur Clive Davis décide de préparer un retour à la hauteur de la légende avec l’album événement Supernatural. Porté par le succès des singles « Smooth » avec le chanteur Rob Thomas ou de « Maria Maria » avec Wyclef Jean, le disque parle à plusieurs générations et érige le virtuose au rang de la légende. Après de nombreuses collaborations et une réunion avec les membres historiques de Santana III, le groupe tente un nouveau crossover générationnel avec Blessings and Miracles en 2021, sur lequel on retrouve des stars comme le rappeur G-Eazy, le guitariste de Metallica Kirk Hammet ou encore le regretté pianiste de jazz Chick Corea. Invincible à l’épreuve du temps, la musique de Santana traverse les époques.