Hornet La Frappe

Si l’attitude gangsta rap venue tout droit des États-Unis a séduit plus d’un rappeur dans l’Hexagone, peu sont parvenus à l’intégrer à leur style avec autant d’élégance et d’authenticité qu’Hornet La Frappe. Issu de la scène d’Épinay-sur-Seine, Mounir Ben Chettouh de son vrai nom fait ses classes au début des années 2010 dans des freestyles où il impressionne par ses talents de kickeur, décrochant ainsi le soutien de Sofiane et Kalash Criminel. C’est en 2014 qu’il fait ses débuts officiels en publiant un EP intitulé Réussir ou ‘‘Mounir’’, dans lequel il annonce la couleur avec un flow corrosif parsemé de punchlines aiguisées, et des instrus sombres (produites en partie par Busta Flex) évoquant l’horrorcore. Tout s’enchaîne alors rapidement : il est invité à figurer sur la compilation « OKLM Mixtape, vol. 1 » (2015) réunissant des artistes de renom comme Ninho et Damso, puis collabore avec Sofiane sur son album « Bandit Saleté » (2016). Cette même année marque son premier succès d’envergure avec le titre « Gramme 2 peuf » qui est relayé par la chaîne populaire Daymolition et affole la toile. Désormais adoubé par ses pairs comme par le public, le MC approfondit son esthétique à travers deux opus studios intitulés Dans les yeux (2018) et Ma Ruche (2020), et dans lesquels il dévoile une facette plus introspective de son art et se livre davantage sur son quotidien, chroniquant sa vie dans la banlieue à travers un phrasé acrobatique mais sensible. Façonnant un univers épique où le texte et les instrus ne font qu’un, Hornet La Frappe démontre tout au long de son œuvre son attachement à ses origines tout en affichant un mépris sans faille envers ses détracteurs, et s’affirmant comme l’un des personnages les plus en vue du rap game contemporain.