Musiciens inspirés et auteurs de textes qui touchent au cœur, les deux frères toulousains rappent avec des mots simples sur le quotidien des Français, fédérant un large public par delà les différences sociales et culturelles.br Florian « Bigflo » Ordonez est né le 22 janvier 1993 et Olivio Ordonez, « Oli », le 19 avril 1996. Élevés à Toulouse par des parents amateurs de musique — leur père est chanteur de salsa, leur mère fan de chanson française —, ils reçoivent une solide formation musicale au Conservatoire (trompette pour Oli, batterie et piano pour Bigflo), avant de s’orienter, encore enfants, vers le rap. Après s’être fait remarquer dans des battles rap toulousaines, ils ont l’opportunité de jouer en premières parties de grands noms du rap (Sexion d’Assaut, La Rumeur, Orelsan, 1995, IAM), ébahis par ces talents précoces. Les phénomènes sortent quelques clips avant que « Monsieur tout le monde », extrait de leur premier EP Le Trac, ne les révèle au grand public. Dans le clip, le comédien Kyan Khojandi (de la série Bref) incarne ce « Monsieur tout le monde » dépassé par une routine mortifère, qui finit par craquer et sombrer dans un destin tragique.br Bigflo et Oli aiment les jeux de mots, les figures de style et les histoires inspirées par le quotidien, qui touchent un public large. Dans « Gangsta », issu de leur premier album La cour des grands (2014), ils dénoncent avec humour les idées reçues sur les rappeurs : « J’ai rien d’un gangsta, j’ai pas d’shit, j’ai pas d’coc’, ni d’héro’/J’ai pas d’crew, j’traîne pas, faut qu’j’bosse mon interro ». Et avec des instrus faites maison, gorgées de pianos et de trompettes, leur style « classique » s’approche plus du rap à l’ancienne (on les considère souvent comme la relève d’IAM) que du rap moderne.br Cette volonté de faire un rap pour le plus grand nombre leur apporte le succès : à 22 et 19 ans, ils sont les plus jeunes rappeurs français à obtenir un disque d’or avec La Cour des grands. Leur popularité grandit encore avec La Vraie Vie (2017) où Bigflo & Oli invitent entre autres Stromae ou Joey Starr, puis avec La Vie de rêve (2018) qui se vend à 440 000 exemplaires dès sa sortie, soit le double des ventes de l’album précédent. Enchaînant les disques de platine et les tournées des Zénith, les frères multiplient les apparitions médiatiques, incarnant notamment des vendeurs de marché noir dans le film Alad' 2. En 2020, le film documentaire Presque trop revient sur les deux dernières années passées en tournée des chanteurs, qui annoncent effectuer une pause sur les réseaux sociaux. Ils font leur retour en avril 2022 avec « Sacré bordel », titre plus politique sur la France d’aujourd’hui, prélude à un nouvel album.