Enregistrer ses chansons en mode DIY du confort de sa maison? C’est le modus operandi de prédilection du groupe métalcore Bad Omens, créé en 2015 à Richmond, en Virginie. Avant même que le band constitué de Nicholas Ruffilo, Joakim "Jolly" Karlsson et Nick Folio foule une scène pour la première fois, Noah Sebastian, son cofondateur, exploite le plein potentiel de son sous-sol pour élaborer de convaincantes maquettes où s’entrechoquent le mordant du métal et la précision chirurgicale de la musique électronique. On peut entendre l’aboutissement de ces ébauches sur un premier effort éponyme paru en 2016. Si les comparaisons avec Bring Me The Horizon affluent à l’époque, Bad Omens amorce déjà un virage vers des sonorités plus sombres et raffine son esthétique lors d’imposantes tournées à travers les États-Unis. Les contraintes pandémiques obligent les musiciens à réaliser la quasi-entièreté de leur troisième offrande, THE DEATH OF PEACE OF MIND (2022), de leurs domiciles. Ce retour aux sources permet à Sebastian de laisser libre cours à son côté perfectionniste et à son amour des détails. Inspiré par la magie des productions maison de Billie Eilish (signées par son frère, Finneas), le meneur de Bad Omens concrétise enfin sa vision idéalisée du métal. Pour lui, le genre est sans limites : aussi accrocheur que la pop la plus rassembleuse, aussi décapant que les tourments évoqués dans ses paroles.