La musique de Heitor Villa-Lobos est imprégnée des sons de son Brésil natal — chants tribaux, danses folkloriques, musique de rue et carnaval. Né à Rio de Janeiro en 1887, il sillonne le Brésil, absorbant la musique et la culture indigènes et s’éloignant ainsi des influences européennes pour adopter un son typiquement brésilien. En 1918, il fait la connaissance du pianiste Arthur Rubinstein pour qui il écrit de nombreuses œuvres virtuoses pour piano, dont Rudepoêma (1921-26). Villa-Lobos se rend en Europe en 1923 et vit pendant plusieurs années à Paris. Sa rencontre avec le guitariste espagnol Andrés Segovia donne lieu à ses 12 Études pour guitare (1928-29), basées sur le style improvisé des chorões des musiciens de rue brésiliens. Ces études inspirent en outre ses 14 Chôros (1920-29) — chacun étant destiné à un ensemble différent — ainsi que ses neuf Bachianas Brasileiras (1930-45), qui combinent des influences folkloriques avec des structures baroques issues de la musique de Bach. Villa-Lobos devient une figure marquante de la vie publique brésilienne sous la présidence de Getúlio Vargas à partir de 1930, composant des chansons nationalistes et dirigeant un comité chargé de créer l’hymne national du pays. Après la destitution de Vargas en 1945, Villa-Lobos se remet à composer de manière intensive et effectue des tournées internationales en tant que chef d’orchestre. Il est particulièrement prolifique au cours des dernières années de sa vie, et meurt en 1945 en laissant plus de 2000 œuvres derrière lui.