Alors qu’elle s’attelait à la préparation d’un nouvel album, Barbra Streisand a revu ses plans après le confinement imposé par la pandémie en 2020. Au lieu de travailler sur de nouvelles compositions, la star a ainsi décidé de se replonger dans ses anciens enregistrements. « J’étais en train de compiler des titres pour mon nouvel album studio », explique-t-elle. « Mais, comme vous le savez, pour faire un album, vous devez rencontrer des gens, voir des arrangeurs, des producteurs et des musiciens. Je ne peux évidemment pas chanter avec un masque. Donc c’était le moment parfait pour fouiller mon coffre-fort et dénicher des choses que je n’avais pas encore publiées ». Neuf ans après le premier volet, Release Me 2 regroupe 10 titres inédits directement tirés de ses archives musicales personnelles. On retrouve ainsi des duos enregistrés au cours de ses sept décennies de carrière, avec d’autres icônes telles que Willie Nelson, qui lui donne la réplique sur « I’d Want It to Be You », et Barry Gibb des Bee Gees, avec qui elle signe le jazzy et espiègle « If Only You Were Mine ». Dans un tout autre registre, la diva offre également une surprenante version de « Rainbow Connection » en duo avec Kermit la grenouille du Muppet Show. La magie de la musique fait aussi que certains de ces titres ont acquis une signification particulière des années après leur enregistrement. « Be Aware », un hymne à la justice sociale créé et enregistré dans les années 70, aurait pu être écrit maintenant. « Je voulais aider le monde », raconte-t-elle à propos de ce titre phare, datant originellement de 1971. « Je voulais venir en aide à notre pays. Je ne supportais pas ce qu’il se passait avec la guerre du Vietnam. C’est comme si c’était hier ». Un autre moment fort de l’album, sa reprise de « You Light Up My Life », standard de Carole King réenregistré pour son album Fantasy, illustre l’essence même de Release Me 2. Parfois, il faut savoir attendre – cinq décennies dans ce cas précis – pour retravailler un morceau et le porter vers de nouveaux sommets. « Je me souviens de l’enregistrement en 1973, mais les arrangements n’étaient pas terribles. Il n’y avait pas de magie, donc je ne l’ai jamais sorti », détaille-t-elle. « Je sais que j’avais fait une bonne prise de voix, mais je l’ai laissé de côté. Le retravailler maintenant m’a procuré un plus grand plaisir que lors de l’enregistrement. Je pense que ça a à voir avec mon état d’esprit de l’époque. Je pense que je n’étais pas vraiment heureuse. Je le suis maintenant. Et je suis pleine de gratitude, et je pense que ça s’entend ».