Le contre-ténor Philippe Jaroussky et la théorbiste Christina Pluhar se réunissent pour un voyage enivrant dans la France du XVIIe siècle afin d’explorer les sentiments exquis et la « folie » de l’amour à la cour de Louis XIII. Qu’elles soient insouciantes (« Aux plaisirs » de Pierre Guédron) ou obsessionnelles (« Ma bergère » de Michel Lambert), ces « chansons de cour » expriment avec émotion et raffinement l’amour, les regrets et la réflexion spirituelle. Elles sont également imprégnées d’une atmosphère érotique capiteuse, que mettent en valeur le chanteur et les instrumentistes. Jaroussky prouve encore une fois qu’il maîtrise les émotions avec brio, maniant sa voix de velours avec un talent incomparable. Les amateurs de l’énergie débordante de L’Arpeggiata ne seront pas déçus, même si l’ensemble est presque plus séduisant ici dans les morceaux plus lents, comme cette « Plainte » de Louis De Caix d’Hervelois, avec sa délicieuse écriture pour la viole de gambe.