Précieux

Précieux

À 22 ans, Mademoiselle Lou est l’une des étoiles montantes de la scène rap française. Elle dévoile aujourd’hui Précieux, un EP mêlant ses textes sensibles et personnels à des sonorités aux accents hip-hop, avec notamment « Zénith », un titre enregistré en featuring avec Booba. Nous avons profité de sa sortie pour la rencontrer. Tes parents sont musiciens et t’ont inscrite au Conservatoire dès l’âge de 6 ans. Quel était l’univers musical dans lequel tu as grandi ? J’ai suivi une formation très classique, loin du registre rap ou urbain. Ma mère était violoniste et m’a inscrite au Conservatoire très jeune. J’ai appris le piano, j’ai fait de la chorale, du solfège et un peu d’orchestre. Tout ça m’a été un peu imposé au départ, mais je ne le regrette pas, car ça m’a donné de solides bases pour la suite. Adolescente, tu écoutais beaucoup Christina Aguilera et Adele, mais aussi du rap, notamment Booba, SCH et Hamza. Comment ces artistes ont-ils influencé ta musique ? Ma musique résulte d’un mélange de tout ça. Christina Aguilera ou Adele ont eu une grosse influence sur la façon dont je construis les voix et les mélodies. Booba, SCH et Hamza plutôt sur l’interprétation, les placements et le choix des mots. Après le lycée, tu décides de ne pas continuer tes études. Tu emménages seule et réalises tes premières maquettes en parallèle de ton travail dans la restauration. Tu rêvais déjà d’une carrière musicale ? J’ai eu mon bac à 16 ans et je me suis d’abord inscrite à des cours de comédie musicale. J’ai finalement arrêté au bout d’un an parce que ça ne me plaisait pas. J’ai trouvé ensuite un boulot dans la restauration, j’avais des horaires décalés par rapport à mes amis et donc je me retrouvais souvent seule. C’est là que j’ai commencé à écrire mes premiers textes et à faire des maquettes. Mais à cette époque-là, je voyais surtout la musique comme un loisir qui m’aidait à me changer les idées et à me vider la tête. Au départ, tu passais des heures à chercher des 'type beats' sur YouTube avant de créer des mini-prods sur ton téléphone. Aujourd’hui, à quoi ressemble ton processus créatif ? Je bosse maintenant avec de vrais beatmakers. Avant d’enregistrer en studio, on m’envoie des prods, je travaille mes top lines et mes textes et je les enregistre sur mon téléphone. Les mots et sujets viennent un peu tout seuls, en fonction de ce qu’il se passe autour de moi et dans ma vie. En général, je trouve d’abord la mélodie ou la première phrase et je sais que le texte va s’imposer naturellement. J’ai un côté un peu geek, j’adore travailler et je peux passer des heures à écrire. En 2020, tu te fais connaître en partageant tes mini-prods sur Instagram pendant le confinement. Un peu plus d’un an après, tu sors ton premier single « Ça va » avec ton ami et manager KNG, puis « Mala », « Solo » et « Netflix and Chill ». C’est à ce moment-là que tu décides d’en faire ton métier ? À cette période, la restauration ne me plaisait plus et j’avais envie d’autre chose. Quand on s’est mis à bosser sérieusement sur ces titres avec KNG, j’ai vraiment compris l’amour que je portais à la musique. J’ai aussi senti que j’entrais dans une nouvelle phase et que je voulais en faire mon métier. Puis, c’est à partir de « Solo », notre premier clip, qu’on a commencé à se professionnaliser et à passer du mode loisir au mode travail. Tes chansons abordent des thèmes très personnels et parfois sombres : les déceptions, les peines ou les désillusions. La musique est-elle une échappatoire ? Oui, la musique est une échappatoire qui me permet de m’exprimer librement. Je n’hésite pas à dire leurs quatre vérités à des gens qui ont pu me faire du mal dans le passé ou à partager ma mélancolie, mes peines et ma solitude. Mais je veux aussi que ma musique soit utile et que les gens qui s’identifient à mes textes puissent se sentir compris et moins seuls. En 2022, tu signes chez Elektra, un label de Warner Music. Cette année, tu viens de sortir Précieux, un EP qui contient 7 titres. Qu’est-ce qu’il représente pour toi ? La signature a été une première étape importante. J’ai la chance de travailler avec les équipes d’Elektra qui sont très humaines et ont tout de suite cru en nous. Tout le monde nous a fait confiance et nous a beaucoup aidés. On a été en phase sur presque tout dès le début. Cet EP marque le passage à l’étape supérieure et pour le moment, on a énormément de retours positifs. L’EP contient le titre « Zénith », un featuring avec Booba. Comment s’est passée la collaboration ? Tout a commencé quand j’ai mis en ligne « Solo », mon premier clip. Booba l’a partagé sur les réseaux. J’ai sorti d’autres sons après, et j’ai vu qu’il continuait de les relayer. C’était du lourd, Booba appréciait ma musique ! Ensuite, j’ai sorti « Si tout s’arrête » avec Raplume qu’il a encore partagé. Je lui ai envoyé un message pour lui dire que j’aurais aimé qu’il soit sur ce son. Il a répondu, et au fil des échanges, on a parlé d’une possible collaboration. Je lui ai envoyé deux maquettes, dont « Zénith » qu’on avait enregistré et sorti en janvier 2023. Dans « Zénith », tu dis « J’fais que angoisser quand j’pense à la suite, j’fais que angoisser quand j’pense à la vie d’artiste ». La vie d’artiste te fait peur ? Honnêtement, c’est génial de pouvoir vivre de sa passion, de rencontrer des gens et d’aller en studio. Mais ça reste un travail avec tout ce que ça implique. La différence, c’est que si ça marche, tu deviens une personnalité publique exposée aux attentes et au regard des gens. Cet aspect est excitant, mais génère aussi pas mal de pression. Comment tu envisages la suite ? Je suis maintenant une artiste à temps plein et je consacre tout mon temps à la musique. Avec mon équipe, on bosse en ce moment sur un album qui sortira en fin d’année. On travaille aussi sur des clips, des singles et sur quelques dates de concerts. Pour conclure, est-ce qu’il y a un message que tu voudrais faire passer à ton public ? Que le travail et la bienveillance finissent toujours par payer ! Il faut accepter de travailler dur, ne pas abandonner, garder la tête sur les épaules et savoir s’entourer des bonnes personnes.

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