Si les sonates pour piano de Mozart sont parfois éclipsées par ses concertos, au point d’être souvent déconsidérées par les spécialistes, la pianiste Angela Hewitt prouve ici que leur étude approfondie apporte « des heures infinies de joie et d’émerveillement, mais aussi de nombreux défis », qui en font des œuvres à ne pas négliger. Ce premier double album d’une trilogie est consacré aux sonates 1 à 7, dont les six premières semblent avoir été écrites en l’espace d’un an. Ces œuvres de jeunesse révèlent un talent unique qui se manifeste dès le début et se développe avec une rapidité étonnante. Transposées sur piano moderne, elles exigent un toucher léger, clair et articulé, et de savoir faire chanter les mélodies, comme autant de personnages d’une histoire, qu’elle soit enjouée ou dramatique. Hewitt s’affranchit de cette tâche avec autant de grâce que de force, modérant l’usage de la pédale et faisant ressortir le caractère individuel de chaque sonate par la clarté de son approche. La suite de ce voyage à travers les sonates de Mozart est attendue avec impatience.