Flo Milli

Des pionnières Foxy Brown et Lil’ Kim aux vedettes planétaires que sont Nicki Minaj, Cardi B et Megan Thee Stallion, l’histoire du rap a été marquée par une longue lignée de femmes fortes qui ont bouleversé une culture très patriarcale, voire misogyne, en se réappropriant leur sexualité sans la moindre gêne. Si elle emprunte le chemin que ses aînées ont défriché, Flo Milli réinvente le genre du « pussy rap » pour la génération Z. Née Tamia Monique Carter en 2000 à Mobile, en Alabama, elle fait preuve très tôt d’une assurance inouïe, racontant à qui veut l’entendre qu’elle sera une star internationale avant d’atteindre sa majorité. La suite lui donnera raison : elle commence à rapper à dix ans, fonde le groupe Pink mafia à 14 ans, enregistre sa première chanson solo à 16 ans et voit son premier grand succès, « Beef FloMix », se répandre comme une traînée de poudre sur TikTok et Instagram alors qu’elle n’a que 19 ans. Elle se distingue par sa voix à la fois mordante et enjouée, débitant des rimes assassines avec un mélange d’humour et de vantardise qui deviendra sa marque de commerce. Entre son premier mixtape Ho, why is you here? (2020) et son premier album officiel, Fine Ho, Stay (2023), elle crée un univers où elle incarne différents alter ego. Elle affiche son style pop et bling en portant le masque de Florence Million; se laisse aller avec Flo Ski, la skateuse aux dreadlocks; embrasse son côté charnel avec la torride Dirty Floana; et ne perd jamais de vue Flo Jo, la fille du « hood » qui garde ses racines plantées dans les rues de Mobile. Autant de facettes qui illustrent la complexité d’une des personnalités les plus attachantes du rap moderne.