Megan Moroney se qualifie elle-même d’« emo cowgirl ». L’artiste (née à Savannah en 1997) ne semble pas avoir de penchant pour le maquillage et les vêtements noirs, mais elle écrit, pour reprendre le titre d’une des pièces de son premier album, « des chansons tristes pour gens tristes ». Son histoire tient pourtant du conte de fées. Découverte avant même d’avoir écrit une seule chanson originale, d’abord par le chanteur Chad Rice, dont elle assure la première partie, puis par Kristian Bush (Sugarland), qui l’aidera à produire son premier succès, elle est courtisée par plusieurs maisons de disques avant de s’installer à Nashville en 2020. Dans la foulée de son premier EP, Pistol Made of Roses, elle lance « Tennessee Orange », qui enflamme la Toile avant de séduire le Tout-Nashville. La cowgirl emo montre ici un autre aspect de sa personnalité, mettant de l’avant son sens de l’humour discret. Elle confesse être amoureuse d’un fan de l’équipe de football universitaire du Tennessee, véritable péché pour la fière Géorgienne. Cet humour refait surface sur « God Plays a Gibson », une pièce presque sacrilège dans laquelle elle imagine Dieu en fan des Bulldogs, conduisant un pick-up, allant à la pêche et jouant de la guitare électrique avec Loretta Lynn. Si elle ne laisse aucun doute sur son appartenance à la génération Z, ponctuant ses textes de références à Instagram, par exemple, Megan Moroney trouve le parfait équilibre entre la tradition et le country pop actuel.