ELEMENTS Vol. 1

ELEMENTS Vol. 1

Avec son premier album, STILL, paru en 2019, TOBi s’est révélé comme chanteur et MC capable d’alterner entre les registres soul old school et rap moderne. C’est avec ce son d’une ampleur cinématographique qu’il nous a présenté des histoires touchantes sur sa jeunesse en tant qu’immigrant dans la banlieue de Toronto. L’accueil chaleureux qu’a reçu ce premier projet, acclamé par des vedettes du calibre de Snoop Dogg et The Game, a motivé TOBi à explorer de nouvelles avenues esthétiques. Le premier tome de sa série de mixtapes intitulée ELEMENTS est un laboratoire où il s’adonne à ces expérimentations. ELEMENTS, Vol. 1 est « un moyen de partager la musique que je crée entre deux cycles d’albums, et qui me donne la liberté d’expérimenter et d’explorer de nouveaux genres auxquels je n’ai pas encore touché. C’est un défi que je me lance en tant qu’auteur-compositeur », explique-t-il à Apple Music. Pour TOBi (né Oluwatobi Feyisara Ajibolade à Lagos, au Nigeria), cela se traduit par des voyages aux confins de styles musicaux comme le grime, l’afrobeat et les duos romantiques, tout en explorant des textes plus évocateurs et métaphoriques. « Ce que j’aime le plus dans l’écriture de chansons, ce sont les images, et c’est pour ça que je lis beaucoup de poésie et que j’écoute plein de Gil Scott-Heron et de dub poetry. Tout ça m’inspire énormément. » Laissons-le nous expliquer chacun des ELEMENTS de ce nouveau projet. Dollas and Cents « J’écoute de l’afropop et de l’afrobeat depuis que je suis tout petit. Créer ce genre de musique est tout nouveau pour moi, mais ça me vient naturellement. Je n’ai pas besoin d’y réfléchir pendant des heures. Je parle déjà ces langues, tu sais. Je connais les rythmes. C’est complètement naturel pour moi. “Dollas and Cents”, c’est un peu comme un mantra que je me répète : “T’en fais pas avec les peccadilles.” Dans les couplets, je raconte mon parcours en tant qu’artiste et mon périple dans la vie en général. C’est important pour moi de me concentrer sur ce qui compte vraiment. C’est même très important. » Made Me Everything « Le producteur m’a fait écouter cet échantillon [tiré du simple de Words of Wisdom-Truth Revue “You Made Me Everything”, paru en 1971]. J’étais en séance d’enregistrement à son studio et dès qu’il m’a fait écouter l’échantillon, je lui ai dit qu’il me le fallait, parce qu’il m’a immédiatement remonté le moral. Le chanteur y dit qu’il s’agenouille pour prier Dieu. C’est très puissant et ça me touche profondément. Puis ces paroles où moi je dis “The pain made me everything I am” (“La douleur a fait de moi qui je suis”) me sont venues de nulle part. Je n’y ai pas trop réfléchi. C’était naturel et ça avait beaucoup de sens. » Conquest « Dans ce texte, je repense à l’échec d’une ancienne relation amoureuse et à quel point je me sentais pieds et poings liés, c’est pour ça que je parle de bondage dans le refrain. Mais la prémisse de base de la chanson, c’est que je ne suis pas possessif à l’égard des gens qui font partie de ma vie. Je crois que les gens entrent et sortent de nos vies, ils nous apprennent certaines choses que l’on porte ensuite avec nous. » Family Matters « J’ai enregistré celle-là en Angleterre avec la productrice Hannah V alors que j’étais de passage pour deux jours seulement. On s’est enfermés en studio, je lui ai dit que j’avais envie de faire quelque chose qui ressemble à du grime, et elle a tout de suite été d’accord. C’est une histoire au sujet d’un ami. Il m’a parlé de sa vie et de son dévouement envers les êtres qui lui sont chers, et comment cela s’est accompagné des vices et tentations de la vie. » Silhouette « Quelqu’un m’a fait découvrir la musique de LOONY l’an dernier et j’ai été vraiment impressionné par la qualité de l’écriture et de la production. Je suis devenu un vrai fan et je l’ai contactée pour lui proposer une collaboration. Elle était super enthousiaste! Je lui ai envoyé la pièce en lui faisant part du thème et de mes intentions quant au résultat, et elle a donné vie à tout ça. C’est un très beau morceau. C’est parfois difficile d’écrire une chanson d’amour parce que, pour y parvenir, il faut être honnête et sincère, ce qui exige d’accepter réellement ce qui se passe dans ta vie. Je me suis sérieusement demandé si j’avais vraiment envie d’être aussi vulnérable dans un de mes textes, d’être si ouvert à propos de mon insécurité dans cette relation. Mais en fin de compte, c’est de la musique, c’est de l’art. C’est à ça que ça sert. » Beige « Je jasais avec une amie et elle parlait du fait d’être métisse, de ce que ça signifie pour elle et comment elle se sent parfois déchirée entre deux mondes tout en ayant l’impression de n’appartenir à aucun des deux. Ça m’a réellement inspiré une sérieuse introspection et une réflexion sur le sens du mot “beige”. Ça peut être perçu comme une insulte, mais bon... Je pense que le sens du mot varie d’un endroit à l’autre. » Shine « Celle-là parle d’un de mes amis qui est comme un frère. On est le miroir de l’autre. Les choses dont il parle dans la chanson, je les ai ressenties aussi. J’adore cette chanson, son écriture a été très cathartique. » Faces « Il y a eu quelques situations [après la parution de mon premier album] qui m’ont poussé à écrire cette chanson. Tu sais, comme quand tu entres dans une pièce et que tu remarques que l’air est juste un peu différent qu’avant. Même si je ne pense pas avoir changé, certaines choses autour de moi ont changé. » Matter « Pour moi, la phrase “I’m in a class of my own, it’s been a lonely semester” (“Je suis dans une classe à part, ç’a été un semestre solitaire”) se veut vantarde, mais aussi autodérisoire dans le sens où je crois effectivement que je suis dans une classe à part lorsqu’il est question de ce que je fais en tant qu’artiste. Mais ça vient avec certains inconvénients, surtout le fait que les gens ne comprennent pas toujours la vision dans son ensemble. Quand on aime vraiment quelqu’un, on devrait l’aimer assez pour lui donner l’espace dont il a besoin, mais sans jamais le quitter, tu vois ce que je veux dire? » Still Singing « C’est ma façon de clore le projet, de raconter une histoire de manière vulnérable et d’être vrai tout en offrant un peu de répit aux auditeurs. J’ai chanté toute ma vie et je vais chanter toute ma vie. »

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