Joaquín Rodrigo, le plus grand compositeur espagnol majeur de l’après-guerre civile, et l’un des mélodistes les plus populaires du XXe siècle, nous a légué le concerto pour guitare le plus joué de tous les temps. Bien qu’il n’ait pas été lui-même guitariste, son Concerto d’Aranjuez néoclassique, pour guitare et orchestre, reste la référence incontestée de tous les concertos pour guitare. Né en 1901 à Sagonte, et aveugle depuis l’âge de trois ans, Rodrigo commence ses études à Valence et montre un intérêt précoce pour la littérature et la musique, s’établissant en tant que pianiste accompli. À la fin des années 1920, il s’installe à Paris et étudie avec Paul Dukas à l’École Normale de Musique. Des années plus tard, une conversation avec le guitariste Regino Sainz de la Maza va inspirer son « Aranjuez », qui est créé en 1940 à Barcelone. Le deuxième concerto pour guitare de Rodrigo, Fantaisie pour un gentilhomme (1954), est dédié au virtuose Andrés Segovia et renoue avec la musique baroque, tandis que son Concerto madrigal (1966), pour deux guitares et orchestre, est basé sur un thème de la Renaissance. Rodrigo passe le reste du siècle à récolter les éloges, jusqu’à sa mort à Madrid en 1999. Son esprit plane sur sa musique pour guitare, qui a trouvé une place solide dans le répertoire.