Pure Heroine

Pure Heroine

Dans les années 1980, le panthéon des ados qui aimaient faire la fête n’était qu’un océan de voix autotunées, de paroles sucrées, d’uniformes d’écoliers détournés et de stars Disney s’adonnant au twerk. Puis vint Lorde. Sur Pure Heroine, son premier album de 2013, l’auteure-compositrice-interprète, née Ella Yelich-O’Connor à Auckland, recourt plutôt à des voix contenues, presque grognées, posées sur des programmations rythmiques déstructurées. Elle se focalise sur les réalités de l’ennui adolescent dans les banlieues dès le premier morceau, « Tennis Court », qui s’ouvre sur la phrase « Don't you think that it’s boring how people talk ? » [« Vous ne trouvez pas que la façon dont les gens parlent est ennuyeuse ? »]. La pièce maîtresse de l’album — et l’un des plus grands succès du XXIe siècle — est « Royals », qui décrit la déconnexion inhérente au fait d’être une élève fauchée écoutant des morceaux de rap axés sur la vie de luxe : « But every song's like, ‘Gold teeth, Grey Goose, trippin’ in the bathroom’/We don’t care/We’re driving Cadillacs in our dreams. » [« Toutes les chansons sont genre : "Dents en or, vodka Grey Goose, s’éclatant dans la salle de bains"/Nous on s’en fout/On conduit des Cadillacs dans nos rêves. »]. Le succès Pure Heroine a fait place à une nouvelle vague de jeunes stars qui paraissent, à travers leurs chansons, bien plus sages que leur âge, telles que Billie Eilish et Olivia Rodrigo, et dont la musique est aussi lunatique et menaçante que l’adolescence elle-même.

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