Les Vingt Regards sur l’Enfant-Jésus font partie de la vie de Bertrand Chamayou depuis qu’il a 9 ans, et comptent parmi les œuvres qui ont façonné sa manière de jouer du piano. Composée en 1944, cette fresque monumentale embrasse toute la richesse du langage musical de Messiaen, du grégorien aux rythmes hindous et grecs jusqu’aux chants d’oiseaux. La captivante palette du pianiste lui permet de passer sans effort d’une limpidité iridescente à la grandeur granitique, dévoilant un Messiaen musclé dans cette œuvre mystique et universaliste. Porté par Chamayou, « Regard de l’esprit de Joie » y révèle ainsi toute son exubérance explosive. Et comme si ces 20 mouvements ne suffisaient pas, le pianiste conclut cette suite avec cinq courts hommages à Messiaen —, allant de l’évocation affectueuse de l’influence de Messiaen par Anthony Cheung (Live Ear Emission ! « Homage to Olivier Messiaen ») au remarquable tribut de Jonathan Harvey pour piano et électronique, Tombeau de Messiaen pour piano et bande.