Sur « Separate Ways » qui ouvre cet album événement longtemps attendu et espéré, Neil Young, d’une voix prise d’un vif émoi, évoque la rupture douloureuse avec la mère de son fils Zeke, sur un air mélancolique porté par la guitare steel et l’harmonica. C’était il y a 45 ans. Si le maître folk rock avait jusqu’à maintenant refusé de rendre publiques plusieurs pièces de Homegrown, c’est que l’émotion y était trop aiguë, trop personnelle. Et cette vulnérabilité plane de magnifique manière sur l’ensemble de ce projet à l’aura mystérieuse, qui aurait dû être lancé en 1975, à la suite de l’iconique Harvest qui avait propulsé le musicien à l’avant-scène en 1972.