Malgré une riche carrière couvrant cinq décennies, Toto sera à tout jamais associé à son immense hit soft rock de 1982, l’incontournable « Africa ». On en trouve aujourd’hui une bonne centaine d’interprétations (jazz, métal ou hip-hop), mais le troisième simple à succès de Toto IV (après « Rosanna » et « Make Believe ») est l’arbre qui cache une forêt touffue. Musiciens de studio aguerris capables d’accompagner aussi bien Boz Scaggs que Michael Jackson, le guitariste Steve Lukather, le batteur Jeff Porcaro, les claviéristes David Paich et Steve Porcaro et le bassiste David Hungate avaient déjà laissé leur marque sur la musique des années 70, avant même que Toto lance un album éponyme en 1978, un an après sa formation à Los Angeles. En pleine révolution punk, ce groupe de pros prend d’assaut les radios avec l’accrocheuse « Hold the Line », qui permet à Lukather de déployer toute sa flamboyance. Si le talent des artistes est mis en valeur sur les trois premiers efforts du band, les chansons mémorables sont rares, et il faut attendre Toto IV pour que la magie opère. Raflant tous les honneurs aux GRAMMY®, l’album permettra à Toto de survivre pendant 40 ans aux modes et aux nombreux changements d’alignement, ainsi que de collaborer à des projets aussi divers que Thriller de Michael Jackson et la bande originale de Dune de David Lynch. Mais le pouvoir d’« Africa » ne se dément pas et de nouvelles générations s’approprient ce classique, notamment grâce à une reprise fidèle de Weezer, à qui Toto renverra l’ascenseur en reprenant « Hash Pipe ».