Malgré une population d’un peu moins de 18 millions de personnes, les Pays-Bas peuvent se vanter d’avoir donné à la musique dance certains de ses plus illustres DJ. Qu’ils s’appellent Armin van Buuren, Ferry Corsten, Afrojack ou Martin Garrix, qu’ils soient adeptes de trance, de techno, de house ou d’EDM, ils ont tous une dette envers le vétéran Tiësto. Né Tijs Michiel Verwest dans la petite ville de Breda en 1969, Tiësto embrasse brièvement les sonorités abrasives du hardcore avant de se laisser envoûter par le trance, dont il devient le porte-étendard. Magik One (First Flight) (1997), premier d’une longue et influente série de mix, met en avant son approche, un équilibre entre rythmes enlevants et couches de synthés superposées en mélodies enveloppantes. Baptisée « uplifting trance », cette mouture plus hédoniste et enjouée du genre sert les ambitions de Tiësto. Établi comme l’un des chefs de file du courant EDM moderne, il contribue à faire sortir la musique électronique des clubs, notamment lorsqu’il rythme la cérémonie d’ouverture des Jeux d’Athènes en 2004. Un choix évident, car il est l’un des premiers DJ à investir les stades au début du millénaire. Désireux d’élargir son public et de travailler avec une multitude d’artistes éclectiques, Tiësto fait éclater les genres sur Kaleidoscope (2009), qui inclut des collaborations avec Jónsi, Tegan & Sara et Nelly Furtado, puis revient à une version pop du son EDM avec A Town Called Paradise (2014).