Summer Walker

En entrant son propre nom sur un moteur de recherche, une gérante de studio à Atlanta découvre qu’une femme portant le même nom qu’elle (et habitant dans la même ville), Summer Walker, diffuse des vidéos en ligne où elle joue de la guitare et chante. Il n’en faut pas plus pour éveiller son flair et, peu de temps après, la compagnie offre un contrat à cette jeune musicienne R&B née en 1996. Elle gagne une popularité rapide, ses albums Over It (2019) et Still Over It (2021) s’inscrivant au Billboard 200 dès leur sortie (respectivement en deuxième et en première position). Summer Walker manifeste un penchant nostalgique pour le soul des années 90. Elle use à la perfection de sa voix rauque et veloutée pour parler des plaisirs de l’amour, mais surtout de ses désillusions. Car ce qui frappe chez la diva, c’est la sensibilité et la vulnérabilité désarmantes dont elle ose faire preuve. Il ne faut pas se laisser duper par ses intonations joueuses et sensuelles, ni par les rythmes alanguis typiques du trap d’Atlanta, et plutôt s’attarder au contenu de ses paroles pour constater qu’elles épousent étroitement les aléas d’une vie qui n’a rien de rose. Chargées en émotion, ses pièces se veulent la chronique de relations où la chanteuse avoue sans pudeur s’être fait tromper et avoir dû vivre la maternité seule, abandonnée. Des vedettes comme Drake ou Usher ont collaboré avec elle, reconnaissant par le fait même que sa douce amertume possède une qualité artistique indéniable.