Le meilleur mot pour décrire les Red Hot Chili Peppers est un néologisme de leur cru. « Californication », titre du septième album de la formation (1999), réunit les éléments essentiels de son ADN : clin d’œil à son État natal, allusion scabreuse et humour adolescent. Apparu en 1983 dans la bouillante scène punk de Los Angeles, RHCP se détache vite du lot. S’ils apprécient la puissance du hardcore, le chanteur Anthony Kiedis, le bassiste Michael Balzary (surnommé Flea en raison de sa manie de sauter comme une puce), le batteur Jack Irons et le guitariste Hillel Slovak sont aussi obsédés par la musique funk. Ils perfectionnent leur genre hybride, rehaussé de touches de reggae et de rap, sur Freaky Styley (1985) et The Uplift Mofo Party Plan (1987). Le succès grand public survient dans la foulée d’une tragédie. Après la mort par surdose de Slovak et le départ d’Irons, le groupe rebondit sur Mother’s Milk (1989), qui marque l’arrivée du puissant batteur Chad Smith et du créatif guitariste John Frusciante, un électron libre qui va et vient au fil des ans. Blood Sugar Sex Magik (1991) remporte un vif succès grâce à deux chansons que tout oppose : la cinétique « Give It Away » et la mélancolique « Under the Bridge », qui révèlent deux pôles qui seront explorés sur les albums subséquents. Si, en studio, les Red Hot semblent avoir atteint une certaine maturité artistique (Californication en 1999, puis l’ambitieux double album Stadium Arcadium en 2006), c’est par leurs concerts énergiques qu’ils sont entrés dans la légende.