Il faut du cran – et un brin d’impertinence – à une chanteuse pour prendre comme nom d’artiste l’appellation d’« étalon », une référence au surnom dont se faisait affubler Megan Jovon Ruth Pete dans sa jeunesse en raison de sa grande taille. Possible clin d’œil, aussi, à la sexualité exubérante de la rappeuse, qui ne se gêne pas pour mettre ses courbes à l’avant-plan et affirmer son goût de l’érotisme. Pour elle, il s’agit d’une prise de position féministe : assumer qui l’on est en tant que femme, ne pas avoir honte de son corps et exprimer une confiance à toute épreuve. Impossible d’ignorer Megan Thee Stallion. Dans chacune de ses chansons et apparitions publiques, elle est là tout entière, qu’elle tire la langue bruyamment (son geste typique) ou qu’elle aligne, dans un débit irrépressible et assuré, des paroles explicites férocement réjouissantes. Rien ne semble pouvoir barrer la route à son énergie indomptable, comme en témoignent ses collaborations avec Beyoncé et Ariana Grande ou son inscription par le Time sur la liste des 100 personnalités les plus influentes en 2020. En plus des succès et de la reconnaissance qu’elle récolte, celle qui a remporté trois prix GRAMMY® en 2021 – dont celui de la meilleure nouvelle artiste – est également une chanteuse profondément engagée. Née à Houston en 1995, elle tient à rendre à sa ville toute l’aide qu’elle peut, offrant de la nourriture ou des soins médicaux aux foyers démunis grâce à ses dons généreux.