L’un des fers de lance du mouvement drill né à Chicago au début des années 2010, Durk Derrick Banks, alias Lil Durk, grandit dans un quartier du South Side. Il maîtrise l’imagerie sombre du genre – celle de la rue, de la violence, des armes –, qu’il appuie de rythmes trap et de mélodies simples. À peine sorti de l’école secondaire, le rappeur né en 1992 se taille une place dans le milieu underground avec une série de compilations, puis fait paraître en 2015 son premier album, Remember My Name, sous la prestigieuse étiquette Def Jam. En 2020, sa carrière s’accélère. Il sort Just Cause Y’all Waited 2, apparaît sur le simple « Laugh Now Cry Later » de Drake et lance son sixième projet, The Voice, qui se classe rapidement à la tête des palmarès rap aux États-Unis.
Le son de l’artiste a évolué, mais son attachement à la rue demeure intact. De l’Auto-Tune mélancolique (« Movement ») au R&B sentimental (« Love You » et « Every Freakin’ Day »), en passant par le rap nihiliste (« Should’ve Ducked »), Lil Durk se révèle remarquablement polyvalent. Il porte les cicatrices laissées par ses démons qui lui font la vie dure, ceux qui donnent à sa musique une facture à la fois sincère et combative. Si on entend souvent les rappeurs se vanter de leur qualité de gangster, chez lui, le récit a quelque chose d’authentique, de légitime et d’étrangement cathartique.