Le panthéon du rock compte son lot de personnages mythiques, mais chez Led Zeppelin, chaque membre mérite le titre de dieu du rock. L’Apollon du groupe est sans aucun doute Robert Plant, le séducteur à la voix tonitruante. La section rythmique n’a rien à lui envier : John Bonham martèle sa batterie avec la force d’Héphaïstos frappant son enclume et John Paul Jones manie la basse comme Poséidon dompte les vagues. Quant à Jimmy Page, il est le Zeus de la six cordes, distribuant les riffs incendiaires comme autant d’éclairs vengeurs. Fondé par Page sur les cendres des New Yardbirds, le groupe anglais lance, entre 1969 et 1975, six albums qui changeront le rock à tout jamais. Du blues psychédélique de « Dazed and Confused » aux motifs orientaux de « Kashmir », Led Zep insuffle un vent de nouveauté tout en pillant allègrement le passé. Inspirée par les traditions américaines du blues et du rock & roll (qui reçoit un hommage simplement intitulé « Rock and Roll »), mais aussi par le folk anglais et les légendes et mythes médiévaux, la formation souffle le chaud et le froid, comme dans son classique « Stairway to Heaven », ballade pastorale qui s’élève doucement vers les cieux avant de retomber sur terre dans un fracas de guitares électriques. À la fin de la décennie, alors que le groupe avait commencé à emprunter d’autres avenues – notamment avec l’utilisation de claviers –, le décès du batteur John Bonham met un terme à l’aventure. Led Zep restera à jamais associé aux années 70, mais son influence traverse les générations.