L’astucieux mélange de mélodies traditionnelles et de beats électroniques de Karan Aujla brille du lustre des imposants studios canadiens où il a été enregistré autant qu’il s’inspire des paysages ruraux de Ghurala. C’est dans ce petit village de l’Inde du Nord que naît Jaskaran Singh Aujla, en 1997. Quand il quitte sa patrie et s’installe en Colombie-Britannique après la mort de ses parents, l’auteur-compositeur-interprète n’est peut-être encore qu’un adolescent, mais, déjà, la passion pour le quatrième art coule dans ses veines. Aujla cherche d’abord à écrire des chansons pour ses idoles, des vedettes internationales de musique pendjabie. L’Indien Jassi Gill, l’Indo-Canadien Jazzy B et le Pakistano-Américain Bohemia figurent parmi sa clientèle. En 2016, le jeune homme commence à faire des remous en lançant ses propres pièces, des bijoux tantôt chantés à la manière bhangra, tantôt rappés, qui entrent bientôt dans des palmarès aux quatre coins de la planète. Entre B.T.F.U (2021), son premier album, et sa suite sortie deux ans plus tard (Making Memories), le touche-à-tout caresse la même ambition : moderniser la musique pendjabie et la populariser. En 2023, il devient le premier artiste d’origine indienne à tenir l’affiche de la liste de lecture « New Music Daily » d’Apple Music. Son rêve se réalise alors qu’il embrasse le rôle de porte-voix d’un phénomène culturel qu’il chérit profondément.